Asperge le mytho
Le dédale nous égare : Ridley Scott, en retournant à ses premiers amours, ne nous en facilite pas nécessairement l’accès : retour du monstre, suite de son prequel, quête des origines, récit fondateur...
le 12 mai 2017
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Je crois qu'aucun autre réalisateur n'a autant réussit à geler son public que Ridley Scott depuis son tristement célèbre Prometheus. Ah ça, il en a subit des gueulantes ce "prequel" a son chef-d'oeuvre de 1978, que ce soit les questions sans réponses, les fausses promesses, le scénario qui accumule les incohérences et les personnages qui allaient de l'idiot inconscient qui crevait comme une merde à l'imbécile heureux qui crevait comme une chiotte, et encore, tout ça juste pour teaser une suite alors qu'il aurait fallu changer juste quelques éléments dans le scénario pour que cela fasse le lien en un seul film avec Alien,Le huitième passager. Mais les ambitions de Ridley Scott qui souhaitait en faire une saga égalant Avatar ont visiblement eu un effet plus que douteux sur sa façon de voir un film (J'y viendrai plus tard).
(Bon faut pas oublier non plus que le scénariste Damon Lindelof y est pour beaucoup sur les fausses notes du scénario).
On peut critiquer tant qu'on veut Prometheus, il a fait plein de fautes, ça c'est indéniable. Mais mince, au moins Ridley Scott avait des idées ! Il créait ! Il faisait quelque chose de nouveau ! Son ambition transpirait de l'écran. Et bah bon sang si vous attendiez que Alien : Covenant prenne la suite honorablement, je vous garantit que vous allez être déçus.
C'est sans la moindre surprise que j'ai regardé Covenant tant tout ce à quoi on pouvait s'attendre était déjà présent dans la promo. Devant au départ être une suite assumée de Prometheus sans le moindre xénomorphe, on annonce finalement plus tard que le film se nommera "Alien: Paradise Lost" puis est renommé en "Alien: Covenant", voilà c'est fait, tout ceux qui se sont plaint de l'absence de l'Alien dans Prometheus ont d'ores et déjà leur biberon. Et c'est pas fini.
La promotion reprit la même formule que Prometheus...mais je dis bien la MÊME formule hein! Vous savez, les vidéos virales avec la promo mensongère pour nous faire croire à un film d'horreur. Idée très bonne pour vendre des sensations mais pas quand le produit fini s'avère à des années lumières de ce qui a été vendu. Cela dit, la première bande-annonce laissait au moins présager de bonnes choses, un plan (le seul...) où l'on voit un possible dérivé du liquide noir, une bonne chose qui laisse présager que Scott n'a pas abandonné ses idées dans Prometheus qui n'était pas censé être totalement un prequel d'Alien mais une saga se passant dans le même univers mais avec une toute autre direct...
ARGH ! On ne peut pas montrer ça parce que sinon les fans vont croire qu'on va laisser cette bouse de Prometheus polluer leur Alien chéri ! Vite virage à 180°, toute les BA suivantes n'auront plus aucun autre but que de nous rappeler le premier film. Ils sont même allé jusqu'à faire tourner une fausse introduction du film au fils de Scott lui-même pour nous montrer à quel point le film ressemblera au premier du nom avec une scène de dîner en forçant bien l'ambiance et la camaraderie identiques au premier film (parce que ouais, c'est clair qu'on avait besoin de ça hein ! HEIN !). 40 ans d'exploitation d'Alien gavé dans les BA sans la moindre originalité.
Un espoir résidait cependant sur la dernière vidéo promotionnelle qui montrait la "suite" de Prometheus montrant le professeur Elizabeth Shaw et l'androïde David arrivant sur la planète des Ingénieurs.
Ouf! Un dernier espoir, espoir qui laisse présager que l'on saura ENFIN pourquoi les Ingénieurs nous ont créé et pourquoi ils voulaient nous détruire...ou pas.
Alien: Covenant ne satisfera pas les quelques fans de Prometheus qui attendait beaucoup de la civilisation des Ingénieurs (une pensée pour H.R. Giger) et satisfera...disons "peut-être" eux qui ont absolument besoin du xénomorphe pour se palucher.
Je suis allé le voir sans la moindre attente et sans la moindre réelle appréhension tant je m'attendais à des kilomètres à ce qui allait suivre. Mais bonne nouvelle, le film est moins prévisible que je ne le pensais, mauvaise nouvelle, il l'est quand même. Et je crois qu'il faut en fait que je résume le film pour bien expliquer mon avis. Donc si vous ne voulez pas vous faire spoiler, vous feriez mieux de lâcher la critique tout de suite.
Le film s'ouvre sur un plan de l’œil de David l'androïde de Prometheus. Plan très beau qui fait une référence explicite à Blade Runner. D'ailleurs, Michael Green le scénariste du film est scénariste de Blade Runner 2049, ce qui est très encourageant car tout ce qui ressort du thème de l'intelligence artificielle est justement ce que j'aurais aimé voir bien plus poussé dans les autres films de la franchise, Jean-Pierre Jeunet a bien tenté d'explorer ces thèmes-là dans Alien Resurection avec les Autons mais l'intrigue ne lui laissait pas le temps d'aller plus loin autrement que dans une suite qu'on attend toujours (et vu que Scott fait absolument tout pour éviter que ça arrive, inutile d'espérer. J'y reviendrait là-dessus d'ailleurs). En fait c'est simple, tout ce qui fonctionne dans Blade Runner est ironiquement l'élément le plus efficace d'Alien: Covenant, les androïdes David et Walter (tout deux incarnés par Michael Fassbender) sont les véritables stars qui tiennent le film à eux-seuls.
Après une scène de dialogue entre David et son créateur Peter Weyland encore jeune joué par Guy Pearce (ah d'accord c'était pour ça !), le film démarre réellement à bord du Covenant, vaisseau colonial où l'on apprendra à connaître nos personnages principaux. Après une péripétie qui provoque la mort du personnage joué par James Franco (je vous mets au défi de ne pas rigoler de son décès tant l'inutilité à laquelle on s'attendait déjà dépasse tout ce qu'on imaginait), on remarquera que Ridley Scott ne va pas chercher loin pour les développer. Les personnages ne sont pas mauvais, ils sont même attachants, mais qu'est-ce qu'ils sont pauvres!
Daniels (Katherine Waterston) et Tennessee (Danny McBride) ont droit à leur moment dû à la mort de leur conjoint respectifs mais c'est justement le problème, il fait le minimum syndical pour nous les faire connaître. Cela rend la mort des membres de l'équipe prévisible et inintéressante puisqu'ils n'ont pas tous droit au même traitement de faveur. Ce qui faisait la force ainsi que la surprise du premier film c'était que chaque personnages étaient sur un pied d'égalité (le personnage à qui on s'intéressait le plus fut même le premier à mourir pour brouiller nos repères), on ignorait complètement qui survivrai si toutefois il devait y avoir un survivant. Du coup, quand Daniels et Tennessee survivent à la fin, on ne prend pas ça comme une surprise. Attention, on a envie de les suivre et de les voir survivre, mais ça s'arrête-là.
Cela dit, j'avoue que ce serait heureux de les revoir dans la suite, car il faut bien le dire, les acteurs sont excellents.
S'ensuit après l'arrivée du Covenant sur la fameuse planète. Mine de rien, même si e film n'a pas la même majesté visuelle que Prometheus, Scott et Darius Wolski montrent bien qu'ils sont encore capables de nous en mettre plein la vue. Cette planète vide de vie a réellement quelque chose à offrir tout comme les plans dans l'espace au début qui devaient vraiment claquer en 3D (oui, pas de séance en 3D pour moi, fichue vie!), sans parler des plans où Scott a l'occasion de faire flotter des éléments dans les airs, tout ce qu'on aime chez Ridley.
Retour à l'histoire, deux membres sont empoisonnés par le liquide noir des Ingénieurs qui a muté en fruits à particules qui infiltrent le corps (ah ça c'est génial !). Ils finissent par donner vie à une nouvelle espèce d'Aliens. Voilà, on exploite Prometheus et on fait un lien direct avec un nouveau type de xénomorphe, voilà, c'est ça qu'on veut ! Cette partie découverte de la planète est la partie la plus satisfaisante du film (si on passe sur la mort des deux femmes dans la navette qui est pas loin d'égaler Prometheus en termes de morts crétines bien sûr).
Une fois passé les joyeuseries avec cette nouvelle espèce naissante mais tout autant dangereuse, voilà que David, survivant de l'expédition Prometheus intervient et sauve l'équipe (j'aimerais bien savoir comment il a fait pour les trouver tiens...), il les conduit en lieu sûr (mais pourquoi ils ne lui demandent pas qui c'est ???) dans une cité fantôme jonchée de cadavres qui laisse penser à un cataclysme comme celle de Pompéi, qui ajoute encore aux nouveautés bienvenues du film (j'espère que vous en avez profité car vous n'aurez pas l'occasion de la contempler en plein jour).
Les présentations faites, les meilleures dialogues du film seront celles entre Walter et son homologue David, l'inspiration sur Blade Runner n'est évidemment pas cachée. L'évolution et l'idéologie de David qui ont changé depuis Prometheus sont même très intéressantes (déjà rien que par le fait qu'une machine puisse évoluer). Scott ose des interactions vraiment intelligentes entre-eux, et même le trucage est irréprochable! Et Dieu merci, on a même le droit de ré-entendre la magique mélodie de Prometheus par Harry-Gregson Williams ! (oui parce que Marc Streitenfeld n'était pas le seul) Ce qui est franchement un beau cadeau tant la musique de Jed Kurzel sur la totalité du film s'oublie aussi vite qu'elle s'écoute...
ET STOP ! Voilà c'est bon, c'est plié, on a passé le meilleur du film. A partir de là, préparez-vous à la descente.
On a l'occasion de comprendre qu'il s'agit bien de la planète des Ingénieurs et que le liquide noir les a tous tués et qu'il a en fait été déversé par David pour les exterminer (dommage d'avoir dévoilé ça dans un extrait promotionnel, ça aurait été une bonne surprise).
ça commence bien. Si vous vouliez enfin apprendre pourquoi les Ingénieurs voulaient exterminer l'Humanité, pas de bol ! On le saura jamais ! Ridley Scott avait basé toute l'intérêt scénaristique de Prometheus sur les origines de l'Humain, du pourquoi les Ingénieurs nous ont crée, l'idée de nous dire pourquoi ils souhaitaient ensuite nous tuer alors qu'ils étaient nos créateurs était loin d'être conne et promettait tellement de choses intéressantes qui pouvaient conduire la saga au-delà du simple spin-off à Alien. Scott a commis l'erreur de ne pas avoir répondu à la première question tout de suite (et ce n'est pas le dialogue entre Charlie et David dans Prometheus où il nous disait "subtilement" qu'on serait déçu de la réponse de toutes façons qui y changeait quoi que ce soit). On a tous craché sur Prometheus, quasiment tout le monde l'a fait passer pour le pire film de tout les temps car il ne tenait aucune promesse dessus et que l'Alien n'était présent. Résultat, Scott a fait sa girouette en pensant que c'était ça qui a fait gueuler tout le monde (enfin j'espère du moins, si il partait vraiment dans l'idée de ne pas exploiter ça dès le départ, c'est terrifiant).
Voilà, vous le vouliez, Prometheus vient d'être jeté dans les chiottes. C'est ce que vous vouliez ? Non ? Tant pis, Scott n'en a plus rien à foutre. On lui a tous fait comprendre que ce n'était qu'un caprice de diva.
Alors que l'équipe restée à bord du Covenant s'apprête à partir au secours de Daniels et ses hommes sur la planète, une autre personnage se fait tuer par un néomorphe qui s'était infiltré dans la cité, mais le capitaine Oram le tue devant David et lui ordonne de s'expliquer sur ce qui cloche sur cette planète (pourquoi il lui demande ? La situation n'a pas changé non ?). L'androïde le conduit alors jusqu'à son laboratoire et Oram le suivra bien gentiment mais David le piège et le fait féconder par un Facehugger de sa création (et bien sûr ce cher capitaine Oram a suivie bien docilement l'androïde devenu de plus en plus louche sans penser une seule seconde à prévenir ses équipiers que...je sais pas...leur amie s'est fait tuée !).
Du coup, David est devenu obsédé par l'idée de créer la vie et veut se servir de l'équipe pour ses expériences sur le liquide noir tout comme il s'est servi de Elizabeth Shaw (triste fin pour elle).
Un homme a été fécondé par un Facehugger, vous savez ce que ça veut dire, oui ! Le Xénomorphe, enfin ! Quoi ? Il reste seulement une demi-heure de film ? Aïe, ça sent pas bon...
Le Xénomorphe était LE truc sur lequel se vendait Alien: Covenant, son VRAI retour tant attendu, et qui plus est dirigé par le réalisateur du premier film sacralisé par tous les fans comme étant le film le plus horrifique, le pilier de la saga. Scott a enfin l'occasion de faire ses retrouvailles avec l'Alien après 40 ans d'écart et avec les moyens qu'il n'avait pas autrefois, c'est réellement maintenant que tout va se jouer !
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Et qu'est-ce qu'il s'est planté ! Fallait le faire, 40 ans qu'on attendait que Ridley Scott revienne nous terrifier, tout ça pour ça ?
En prenant du recul, la façon dont le Xénomorphe pur-souche fait son entrée dans l'intrigue me ferait presque rire, on dirait que Scott force son film à donner au public la sucette qu'il n'a pas cessé de réclamer. Depuis le début le but de David était d'infiltrer le Covenant sous l'identité de Walter pour continuer ses recherches, mais il aurait facilement pu y arriver sans être hostile à l'équipage et sans faire naître le Xénomorphe qui n'a finalement rien à voir du tout avec l'histoire qu'on a suivit. Tout n'est que facilité et forcing pour mettre en place un climax avec l'Alien qui n'a pas lieu d'être.
Ce qui est encore plus ironique, c'est de voir que Ridley Scott, le réalisateur du premier film de la franchise qui est un monument de mise-en-scène horrifique que l'on a infiniment plébiscité comme indétrônable par rapport à ses suites, est finalement le réalisateur qui a le moins compris comment fonctionne l'Alien.
Dès que le Xénomorphe fait sa première victime, le fan qui a chouchouté Le 8e passager perdra immédiatement espoir en voyant que non-seulement Scott n'essaye pas de lui faire faire plus que ce qu'il a toujours fait en 40 ans, mais qu'en plus il ne sait plus du tout comment l'iconiser ou en faire une menace crédible (Un combat d'une minute contre un Alien tout CGI sur une plate-forme volante sous un ciel tout gris...ouaaaaaiiiiiis...je suppose...).
L'Alien se fait butter par les héros (d'une façon presque comique, irréaliste et j'menfoutiste au passage), David est vaincu, les héros rentrent au Covenant pour rejoindre leur objectif de colonisation et tout le monde est content. On vient de transformer un possible grand film en simple blockbuster d'actions mais c'est pas grave hein, on a montré le Xénomorphe, on peut pas faire plus.
Non film, n'essaye pas. J'ai dit n'essaye pas. N'insiste pas, tu n'as plus rien en stock pour te rattraper. MAIS ARRÊTE-TOI J'AI DIT !
Et boom, voilà que l'intrigue repart, Lope (Demian Bichir) a bel et bien été fécondé par un Facehugger malgré le temps très court durant laquelle il a été attaché à lui, l'ordinateur prévient l'équipage qu'une forme de vie inconnue a infesté le vaisseau (par-contre, les prévenir du gars dans un état de santé critique qui se fait déchirer par un Chestbuster, ça fait pas partie de son programme visiblement). Branle-bas de combat, l'Alien a investit le vaisseau...comme dans le premier film (je sais pas vous mais moi je trouve que ça commence à virer au troll).
Et comme si ça ne suffisait pas, avec le même matériau de base et plus de moyens, Scott ne prendra même pas le temps de recréer le climat claustrophobique et anxiogène de son premier film. On pleurerait presque devant un tel gâchis de constater que Scott n'arrive même pas à reproduire convenablement le suspense de son chef-d'oeuvre.
C'est simple, le Xénomorphe ne peut se camoufler nulle part, Walter sait à tout moment où il se trouve et il ne reste que dix minutes avant le générique! Tout ce que Scott trouve à faire, c'est de réutiliser la caméra en vue subjective de l'Alien comme celle de David Fincher dans Alien 3 mais dont l'utilisation est tellement courte et hasardeuse qu'on se demande bien à quoi ça sert...Comment ressentir de l'angoisse ? Où est la tension ?
En même temps, est-ce surprenant ? Le Xénomorphe n'avait rien à foutre dans cette histoire ! Il a été parachuté d'un seul coup pour justifier un climax qui n'avait pas lieu d'être au point que même Ridley Scott ne sache pas quoi en faire. Dès l'instant où le film a décidé de l'inclure c'était perdu d'avance pour le film et pour sa saga, le seul enjeu qui reste n'est qu'une simple histoire de survie, c'est le seul enjeu que cette créature peut apporter. Même les suites du premier film l'avaient compris, le concept tournait déjà en rond à partir du deuxième volet mais au moins elles essayaient d'innover pour de bonnes raisons ! Là, non-seulement l'intérêt de le faire revenir est inexistant mais en plus tout ce qui concernait Prometheus qui était le film le plus innovant de la franchise sont jetés à la poubelle ! Le niveau est tombé au stade du simple film Alien en version blockbusterisé. Même Scott n'arrive plus à surprendre avec ses mouvements de caméra ou à rendre sa créature vivant aux yeux du spectateur !
Même pas la peine de prendre du temps là-dessus. Daniels, Tennessee et Walter se débarrassent du Xénomorphe (voilà, ce second climax n'a servi à rien, mais c'est fait, c'est torché), ils peuvent enfin se remettre en hibernation pour Aurigae, mais là encore coup de théâtre ! Walter était en fait David (Si Scott s'était retenu de nous rappeler sans arrêt que la permutation était possible, j'aurais au moins fait semblant d'être surpris...ah et l'ordinateur de bord n'a pas pensé à leur dire évidemment !).
Fin en demi-teinte. David est maintenant le seul maître à bord du Covenant avec ses ambitions mégalomanes et il a à sa disposition 2000 cobayes pour ses expériences sur l'Alien. Il faudra encore attendre...soupir...quelques films avant que le prequel ne soit rattaché avec Alien, le huitième passager (parce que bon, je pense qu'on sera d'accord pour dire que ce sera le seul intérêt maintenant).
FIN
Que dire de cet Alien: Covenant. Et bien...il y a du bon c'est sûr mais je ne contredirai personne si on dit que c'est aussi con que Prometheus malgré le nombre inférieur d'incohérences.
En fait Ridley Scott donne exactement ce dont le film a besoin quand il assume son statut de suite de Prometheus, on est ébloui quand la musique de Prometheus vient caresser nos oreilles, on est aussi seuls que les personnages quand ils se retrouvent sur cette planète vide, on est impressionné quand il nous envoie des plans gargantuesques, on ressent le malaise et la violence quand la maladie et les créatures sont présentes, on est fasciné quand le film exploite ses idées. Mais dès qu'il fait machine arrière pour tenter de reconquérir le succès d'Alien, c'est tellement forcé et inutile que ça pollue tout le potentiel qu'il aurait pu avoir. Scott a subit toute les plaintes de ses fans et a définitivement renoncé à son ambition de faire une saga spectaculaire, une épopée riche de sens. Et pour ça, je ne suis pas en colère, je suis triste.
Triste de voir que Ridley Scott, l'un des meilleurs réalisateurs qui ait existé ait décidé de s'enfermer dans ce qui a fait son succès d'autrefois.
Triste de voir que Ridley Scott préfère transformer son Avatar en saga Alien alternative afin que la saga avec Ellen Ripley reste immaculée.
Triste de voir que Ridley Scott ne sache plus comment reconquérir son public.
Et surtout, triste de voir que Ridley Scott va très probablement achever les dernières années de sa carrière et donner les dernières années de sa vie là-dedans alors qu'il pourrait faire tellement plus.
Prometheus était très critiquable mais il était honnête, Ridley Scott croyait à ce qu'il faisait. Il tournera la suite de Alien: Covenant l'an prochain, j'espère qu'il n'est pas trop tard pour qu'il retrouve sa joie de réaliser une grande fresque, le contraire me briserait le cœur tant il sacrifie beaucoup trop pour peu de choses. Ne perdons pas foi en Ridley Scott.
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le 11 mai 2017
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