Jean-Claude Covenant, VRP

Après une incartade malheureuse vers un cinéma de qualité et rafraîchissant (The Martian ) le père Ridley revient à ce qu'il fait le mieux : la sombre merde fumante.

Tout comme son prédécesseur Prometheus, Alien Covenant se targue d'être un monument de la SF qui pose au spectateur des questions métaphysiques séculaires et profondes, telles que "D'où vient la Vie ?", "Qui nous a créé ?", "Si nous sommes des créatures, pouvons-nous créer à notre tour ?"... De questions ma foi fort valides, et intéressantes à développer.

Sauf que si on les pose à un gamin de quatre ans on aura vraisemblablement comme réponses : "C'est le monsieur tout blanc en slip qui nous a créé, alors on a fait des robots qui jouent de la musique et les monstres font Boom ! Explosion !"
Or ce n'est pas parce que les thèmes qu'il aborde et les questions qu'il pose sont nobles et potentiellement brillantes, que le petit Ridley y répond de façon plus pertinente...

L'encre n'a même pas fini de sécher que son scénario est déjà épuisé, recyclant sans vergogne des éléments des premiers Alien aussi bien que de Blade Runner, enchaînant mollement les morts de figurants inconnus pour offrir en climax un twist si prévisible qu'on se demande pourquoi faire tant de mystères...

Sa mise en image est tout aussi douloureuse. La plupart du temps, on ne comprend rien de ce qui se passe, qui est où, qui fait quoi, etc... La photo est terne, sans aspérité, et quand tombe la nuit ne se renouvelle pas, semant d'avantage la confusion dans nos pauvres esprits. Je rappelle au passage que la photo d'Alien était magnifique et un sérieux atout pour ne pas le détester !

La musique, je préfère même pas m'étendre là dessus, c'est un cauchemar horrible qu'on a eu là. Fin de la discussion.

Pour couronner le tout, Alien Covenant ne poursuit pas la voie éminemment comique de Prometheus. Je n'ai ri qu'une seule fois, même si je l'avoue j'ai ri trois minutes durant, c'est lors de la scène d'apprentissage de fellation avec une flute : "Put this bone in your mouth and blow me while I handle the fingering !" Ce segment vaudrait à lui seul le déplacement, si le reste film suivait.

Dans quelques générations, aimer la saga Alien sera considéré comme ringard. On toisera les gens dans la rue et on leur jettera des pierres s'ils osent scander que ce sont de bons films, tels des illuminés qui affirmeraient qu'American Ninja n'a rien à envier à Citizen Kane. On finira par oublier qu'Aliens et Alien 3 sont superbes à cause de cet enculé de Ridley Scott qui saborde son navire tout ça pour prouver que le 1 n'était pas si mauvais, après tout !

Connard.