L'origine de l'Espèce

Cinq ans, cinq ans que le prequel Prometheus du célébrissime Alien, un des intouchables du cinéma, est sorti, depuis toutes ces années et pour de nombreuses encore j'imagine, il fait débat, qualifié d'incohérent envers la saga et en lui-même, il a en tout cas fait causer sévère. Quelques temps après sa sortie j'ai rejoint le forum Allociné consacré à la suite, page où je suis toujours avec mes collègues. Suite que nous avons donc attendu plusieurs années.

Paradise Scott

Je risque de lâcher du spoile donc ceux qui ne l'ont pas vu devraient manger un fruit.
Alien : Covenant, anciennement baptisé Paradise Lost, titre que je préférerais toujours malheureusement, le choix de retrouver "Alien" dans le titre a dû être fait pour rameuter le public de la saga et faire barrage au cinquième épisode désormais abandonné.
Bref, Ridley Scott n'est plus dans l'estime de beaucoup de monde depuis quelques films, Robin des bois, The Counselor et Exodus ayant étés froidement reçus, par le public en tout cas, il n'a cessé de décevoir jusqu'à son récent The Martian qui lui a pas mal tabassé niveau box office et nominations.
Voilà donc que forcément dès qu'il retouche à la saga qu'il a lancé en 1979 avec un huis clos bluffant, ça passe pas, toujours pas, pas pour tout le monde en tout cas, mais de mon côté je ne cracherais pas gratuitement sur cette suite tant attendue qui respecte ses promesses et envoie le pâté de crabe.

Gods and Freaks

Aucunes mauvaises pensées, aucunes réelles appréhensions avant d'aller découvrir cette suite, Prometheus a tant fait débat pour des raisons selon moi ridicules, je me doutais bien que les critiques négatives sur ce Covenant étaient du même acabit.
Résultat je me retrouve devant une vingtaine de minutes calmettes, posées et qui foutent dans l'ambiance, l'équipage, le nouvel équipage, puisque nous ne suivons pas la suite des aventures du professeur Shaw et de David, du moins pas principalement, se présente tranquillement. Jusqu'au moment où le pied est posé sur la planète, ce paradis perdu aux allures si prometteuses qui se révèle être un pur enfer.
Scott nous plonge dans un film trash, très trash, violent, et surtout jubilatoire, car au-delà des réponses à certaines questions, le retour de David qui fout mal à l'aise, l'explication de la création des différentes sortes d'Alien, ainsi que la découverte de leur créateur, on se tape un bon gros morceau de slasher SF. Une suite assez intimiste d'ailleurs, limite huis clos, où la question de l'humanité, du créateur sont une fois encore mises en jeu, le dieu de cet opus étant très mal intentionné.

Papy Ridley arrive donc parfaitement à captiver le spectateur, celui que je suis en tout cas. Et malgré quelques répliques un peu simplettes, clichées, comme souvent dans l'univers de la SF, donc ce n'est pas très surprenant, il arrive à un truc efficace, qui fait honneur à Prometheus. La réalisation étant prenante, la photo très sombre est superbe, les effets spéciaux sont stupéfiants, la BO n'est pas une des meilleures que j'ai entendu, dans les moments calmes en tout cas mais passe très bien.
En terme de casting, Michael Fassbender est bien sûr de retour, en double, le plan séquence où on le voit en face à face avec lui-même est d'ailleurs assez ouf. Katherine Waterston en mode Ripley est tantôt menue, tantôt bad ass, un personnage dans la droite lignée de la saga.
Le reste du casting est super cool et fonctionne bien, entre Billy Crudup, Demian Bichir, Danny McBride dont beaucoup étaient étonné de sa présence dans un film sérieux, est top, ça ne m'avais pas choqué personnellement. Puis ceux qui font le lien avec Prom, l'excellent Guy Pearce et Noomi Rapace. Sans oublier James Franco qui crame dès sa première scène, extra !

En bref, une suite à la hauteur des attentes, je dirais même plus, différente des attentes, plus crade, plus dark, à la conclusion flippante et inévitable, qui répond fabuleusement à certaines questions et propose d'explorer l'origine des xénomorphes. Incompréhensible qu'il se fasse défoncer comme ça mais bon c'est l'effet Prometheus une fois encore, bête et méchant pour rien.