Le film le plus consternant que j'aie jamais vu

J'ai plutôt de la sympathie pour Arielle Dombasle et Nicolas Ker.
Je ne fais pas partie des ricaneurs qui les flinguent au seul motif que Dombasle soit mariée à BHL, ou qui fustigent a priori l'alcoolisme parfois outrancier de Ker.
J'avais plutôt bien apprécié leur album "La Rivière atlantique" (bonne prod', chansons sympathiques, sans être géniales non plus - avouons que Ker se prend en interview pour un génie qu'il n'est pas. Être un bon faiseur est déjà pas mal pourtant...),album dont les mags de rock avaient dit du bien, aiguisant ma curiosité.
Je suis donc allé voir le film. Je l'ai amèrement regretté.

Rien ne fonctionne dans cet ultra-navet. Les images sont d'une laideur accablante ; on dirait qu'un daltonien s'est occupé du choix des couleurs. Il n'y a aucun cadrage ou montage un peu pensé et/ou artistique. Tout est d'une laideur !!! C'est atroce. Jamais vu un truc pareil, même la nuit sur une chaîne câblée...
Dombasle minaude et surjoue comme c'est pas permis : mais tout son jeu sonne archi-faux. Au début, on a constamment envie de rire, mais après une demi-heure, c'est simplement lassant. Quant à Ker, il est tellement bourré et drogué que c'est impossible de comprendre une seule de ses répliques (il faudrait des sous-titres pour chacun de ses dialogues).
Les autres personnages sont insignifiants - il est d'ailleurs rare qu'on les voie chacun plus de 15 minutes à l'écran. Toutes les scènes arrivent sans aucune justification : on voit apparaître des plans ou des personnages dont on ne sait pas trop pourquoi ils arrivent... Aucun des personnages n'a de chair : on ne saura rien de leur passé, ni de leur psychologie, ou de leurs motivations quant à "l'histoire". Un tel arrive à l'écran, puis un autre, puis encore un autre (etc.), sans qu'aucune incarnation ne prenne JAMAIS forme.
J'avais lu le pitch (heureusement !), mais malgré cela, le scénario est tellement décousu que c'est presque impossible d'en suivre le cheminement : tout arrive on ne sait trop pourquoi (et on ne saura jamais qui a tué qui ; mais on est tellement largué au final que ça n'a plus aucune espèce d'importance).

Certains sur le net parlent de nanar. Ok, mais un nanar est censé être drôle, non ?
Ici, passée la première demi-heure et les premiers rires face à tant de connerie, on est juste ensuite consterné par la nullité abyssale de l'ensemble. Et du coup, il reste encore une longue heure à tenir. Aux 3/4, je me suis assoupi une ou deux minutes... Après quoi je mourais d'envie que ça finisse et que je puisse enfin sortir du cinéma ! La blague n'était vraiment plus drôle sur la longueur...
Quant à la BO, excepté deux ou trois très courts extraits de l'album, elle n'est composée que de quelques instrumentaux vaguement "cold-wave" à base d'une boîte-à-rythmes 80's saupoudrée de gimmicks sur 3 ou 4 notes... Franchement, il ne s'est pas foulé, le Ker (ou il était trop malade pour pouvoir travailler sérieusement).
Enfin, je comprends que quasiment toutes les réactions des spectateurs (hormis les gays du tout petit fan-club Dombasle) défoncent le film. D'autres chroniques que j'ai lues ici, çà et là (forum Mad Movies, Nanarland, Le Figaro, Le Monde) ne s'y sont pas trompé : c'est de la grosse daube.
Néanmoins, qu'il y ait eu 4 médias "branchés" (Inrocks, Technikart, Transfuge et Libé) pour trouver des qualités à "ça" m'a interpellé plusieurs jours durant : ces gens sont-ils payés par la production ? Promesses de rentrées publicitaires à venir ? Peur de "l'influence" Lévy ? C'est incompréhensible, je ne peux pas croire un seul de ces journalistes sincère. Ou alors est-ce du "second degré" parisien, genre ricanements à la "ligue du lol" ; "ouais-hen, trop barré, le Dombasle-Ker, tu vois-euh génial-foutraque, top délire" ?
Navrant...