Alpha Dog
6.5
Alpha Dog

Film de Nick Cassavetes (2006)

Je me demande à quel point la mention (Inspiré d’une) Histoire vraie a une influence sur le spectateur.
En lançant Alpha Dog, je ne savais absolument pas que le film est en réalité le récit à peine romancé de l’affaire Jesse Hollywood avec simplement des noms modifiés pour des raisons légales. Ma connaissance se limitait au résumé en 3 lignes sur la fiche du film. Pour plusieurs raisons que j’évoquerai plus bas, j’ai trouvé le film naze. Mais lorsque le générique de fin s’est enclenché et qu’on nous a présenté la situation actuelle de chaque personnage, ma perception du film a changé et tous ces passages que je trouvais illogiques et déraisonnables sont apparus sous un nouveau jour.


Et puis j’ai finalement retrouvé la raison : ce film est nul, histoire vraie ou pas.


En premier lieu et ça saute aux yeux, les acteurs naviguent entre le mauvais et le très mauvais. J’ai fini par me demander si le réalisateur avait comme volonté de faire apparaitre ses personnages comme des imbéciles tant ils sont peu crédibles dans leur attitude de gangsters gringalets qui se prennent pour Tony Montana en surutilisant les « fuck », « bitch » et « fucking bitch » sans charisme aucun. Ben Foster est probablement celui qui fait le plus de peine à toujours gueuler comme un putois avec sa voix stridente mais il a de la concurrence car si on excepte Bruce Willis et Harry Dean Stanton dont les apparitions sont correctes, il n’y en a pas un pour rattraper l’autre. Difficile de les départager, mais côté féminin je donne la palme de la pire performance à Dominique Swain. Incroyable de dire ça lorsqu’on voit l’accumulation de stars au casting.


Il faut dire que l’écriture ne les aide pas. Tout est précipité. Entre les personnages qui sortent de nulle part et ceux qui disparaissent aussi vite qu’ils sont apparus, on se perd. Nick Cassavetes veut tout faire rentrer dans son film alors on fait au plus vite. Les conversations s’enchainent, les personnages vont dans mille lieux différents et les conflits débutent et se terminent en moins de deux minutes. Un passage symbolique est cette conversation entre le personnage de Justin Timberlake et celui d’Emile Hirsch qui ne doit pas être loin des 90 secondes et durant laquelle ils vont de « je ne sais pas quoi faire » à un accord sur un plan en passant par toutes les émotions et un débat sur l’idée d’exécuter leur otage. Pour des mecs qui se défoncent à la weed en permanence, on ne peut que louer leur productivité.
En parlant de productivité, Nick Cassavetes a certainement voulu gagner du temps au montage et le film est affreusement découpé avec des pans entiers de conversations manquant qui entrainent quelques faux raccords pour un résultat bien étrange. On ajoute à ça une vulgarité parfois totalement gratuite dans des scènes qui, pour le coup, auraient pu être coupées. Je pense notamment aux deux passages avec la mère de Susan, jouée par Alex Kingston, qui sont absolument inutiles, mais ce ne sont pas les seuls.


Enlevez-lui la mention « tiré d’une histoire vraie » et ce film est risible.


PS: Eminem en a fait une chanson, à écouter ici.

Jake Elwood

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5

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