Amos Poe est un des fleurons, un des meilleurs représentants du mouvement No Wave, le cinéma indépendant new yorkais du début des années 80. Pour cet Alphabet City, on sent que la production a mis des moyens techniques et financiers bien plus importants, cette No Wave commençait à se professionnaliser. Le film nous raconte quelques heures d'un petit truand qui se retrouve dans une impasse morale par son boss, lorsqu'il doit incendier l'immeuble ou sa mère et sa soeur adolescente vivent, il refuse de faire le sale boulot, de voler de l'argent à son caïd et de convaincre sa concubine de fuir avec lui et son bébé. Pas vraiment de scènes d'actions, ni même de véritable codes du polar américain ne sont respectés, l'enjeu vient surtout de la pression ressentie par l'anti-héros de cette histoire, des scènes dialoguées ou il s'échine à convaincre des personnes mais vainement, il est placé dans une situation inextricable. La fin du film ne m'a pas plu, puisque sa femme part quand même avec lui alors qu'il vient de mettre en danger de mort l'enfant et elle-même ! Du côté de la réalisation, c'est assez surprenant avec une ambiance presque onirique, quasi toutes les scènes se déroulant dans les quartiers pouilleux et en ruines du Lower East Side de l'époque sont illuminées par des couleurs néons (ça fait penser à certains films de Winding Refn) avec des ajouts de brumes