La ruée vers l'ailleurs

Andréa Arnold filme « qqs jeunes Américains nés pauvres et sans racines en 2015 » . Le choix du format 4/3 fait parti de la narration ; le carré est symbole a la fois du tout et du vide, c'est une volonté de filmer le présent, sans espaces de fuite. Dans un carré plans serrés le monde n'a pas de perspectives. On remarque que les seuls paysages sont filmés de l'intérieur du Van ou des voitures; sauf quand elles pissent surplombant la vallée de la mort devant Zabriski point. Tous les personnages sont des «seul au monde» parce qu'ils ont fuit la merde dans laquelle ils sont nés.
Il y a aussi référence aux premiers colons, le Van est un chariot de chercheurs d'or 2015 ; tout comme référence aux rituels de chants et danse des Amérindiens . La famille n'existe plus, elle n'a, pour beaucoup d'enfants d'Américains pauvre pas de plan de vie pour eux. La scène terrible ou elle frappe a la porte d'une famille dont les enfants sont livrés a eux même parce que le père n'est jamais là et la mère défoncée sur son lit H24. C'est la vie qu'elle aurait eu dix ans plus tard si elle s'en était pas barrée; défoncée H24 . Beau plan a chialer quand les gosses ouvrent le frigo ou il n'y a qu'une bouteille de soda pour 5 et qu'ils lui donnent un fond de verre .
S'il est un message politique c'est le personnage de Crystal, une Amérique désabusée de tous ses mythes politiques, religieux, consuméristes . Jeune, jolie, très intelligente, très forte et qui, non seulement, ne se fait pas baiser pour rien, mais choisie lequel des p'tits cow-boys à ses pieds aura l'honneur et le plaisir d'être, ce soir, son adorateur. Jack masse les jambes de la statue de sa liberté.
Tous ont un jour sauté dans le vide ! Puis ils intègrent un clan, une tribu ou les illusions ne font pas long feu, seul le concret et le vrai ont de la valeur. Ils n'ont rien, ici en groupe, avec une chef forte et juste, ils mangent tous les jours, dorment dans de bons lits, ont de la thune dans les poches et s'éclatent sur du gros son. La règle est simple, respecter la règle, puis oser chaque instant l'amusement, l'amour, le plaisir, parce que tout ça, ça se prend ou ça s'arrache. ! Parce que attendre c'est mourir un peu plus.

Ayant lu plusieurs fois un questionnement concernant la scène final; voici mon avis (donc spoile)