American Woman !
American Honey fait partie des rares films qui nous emportent dès sa première scène jusqu’à sa dernière. Pendant ces 2h40, on reste bouche bée devant la beauté des scènes qui défilent sous nos yeux...
le 24 mai 2016
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Prix du Jury au festival de Cannes 2016, American Honey était incontestablement une de mes plus grosses attentes, à l'origine elle l'était devenue car j'avais découvert que mon adoré Shia LaBeouf était au casting, puis en découvrant le trailer j'ai su que j'attendrais pour plus que ça.
En effet les images, l'histoire, le cadrage, les musiques évidement qui m'ont marqué, je me suis retrouvé avec une perle de bande annonce, je n'avais plus qu'à attendre et attendre pour découvrir ce petit bijou(?), attendre près d'un an.
J'ai, pour ne pas rester dans l'ignorance de la réalisatrice Andrea Arnold visionné Fish Tank, sorti en 2009, film déjà intimiste, à la patte indéniablement spéciale. Jusqu'ici elle n'a réalisé que quatre films si je ne compte que les longs, American Honey étant le premier qu'elle tourne en Amérique. En effet la réalisatrice britannique a attendue dix ans depuis son premier long pour venir poser sa caméra sous le soleil des states.
J'avais donc misé beaucoup d'espoir sur cette oeuvre, une fois devant le film j'allais même jusqu'à attendre impatiemment les deux morceaux de musique présents dans le trailer, priant limite pour qu'ils soient bien là, ce qui est heureusement le cas. La musique est un des gros points du métrage, éléctro-pop ou je ne sais comment on appelle ce genre de ziq, mais puissant, parfaitement en osmose avec les personnages et l'ambiance du film. Le plus malin étant que la musique n'est jamais couchée traditionnellement comme dans les montages ordinaires, ici elle provient constamment d'une source sonore présente dans l'histoire, les hauts parleurs d'un magasin ou principalement par la radio du van.
Rien de mieux que du bon son pour nous entraîner dans cette histoire de vendeurs de magazines itinérants, une culture quasiment inconnue, du moins pour moi. Andrea Arnold a eu l'idée de cette histoire après avoir lu un article dans un New York Times de 2007. Elle aurait même partagé la vie d'un de ces groupes pendant quelques temps.
Pour mettre en place un tel film, une telle ambiance, impossible de prendre un casting ultra connu qui casserait instantanément l'alchimie et la crédibilité du groupe. Arnold a donc eu recours au fameux casting sauvage, afin de dénicher des acteurs non-professionnels, elle aurait parcouru huit états différents pour les trouver.
J’allais m’asseoir sur la plage et je regardais les milliers d’adolescents qui passaient. On a carrément fait des séances de casting sur le parking de Walmart.
Sur quinze personnes choisies, onze n’avaient jamais joué.
Seuls deux acteurs sont véritablement connus, l'un depuis plusieurs années déjà, depuis qu'il est gamin même, le génialissime et cinglé Shia LaBeouf, toujours à fond dans ses rôles, il serait allé jusqu'à se faire faire 12 tatouages pour le rôle. Il gardera également un souvenir douloureux puisqu'il a récolté des points de sutures à une main et sur la tête après une cascade sans doute foiré.
Riley Keough, la petite fille du King est donc la deuxième plus connue, cela fait moins longtemps qu'on entend causer d'elle mais elle marquera surement avec ce rôle de salope en sous tif et culotte, presque esclavagiste.
Mais nous ne pouvons le cacher, si toute l'équipe est géniale, celle qui sort du lot c'est bien Sasha Lane, repéré lors d'un Spring Break, elle pensait devoir jouer dans un film porno, et bien loin de là... même si à plusieurs reprises elle doit tout de même se séparer de sa culotte.
Andrea Arnold, soucis du détail et du réel, a désiré tourner le film dans l'ordre chronologique, afin que les acteurs évoluent avec leur personnage, tout comme l'équipe accompagnée de peu de techniciens effectue un véritable road trip de 56 jours au sein du Midwest américain.
On s’était promis qu’on ne dormirait que dans des motels peu onéreux, qu’on ne se déplacerait que sur la route et pas en avion, et qu’on engagerait le plus possible de figurants sur place.
La photographie dans American Honey est superbe, entre un soleil qui provoque une luminance sublime et une nuit bleutée qui cause aux contours ombrés des silhouettes, magnifique. D'autant plus quand on apprend comme moi avant d'écrire ma critique que le film a été tourné principalement voire uniquement en lumière naturelle.
Si le film peut paraître répétitif dans son schéma, à savoir : Groupe qui déconne, groupe en voiture, groupe au motel, groupe au boulot, et ça recommence, ce n'est pas aussi dérangeant que ça pourrait le paraître tant l'histoire d'amour au milieu de cette jeunesse folle, démunie, perdue, est présente.
En effet nous nous attardons rarement beaucoup sur le groupe de jeunes et principalement plus sur les personnages de Star et Jake, aka Sasha et Shia.
Un amour loin d'être ordinaire, même la fin ne nous apportera aucune réponse sur la suite des événements, juste que Jake aime vraiment Star, qu'il ne l’abandonnera pas comme ça.
En bref, un film sur la jeunesse, sur l'argent facile, sur la connerie, sur la perdition, mais aussi sur l'amour, un p'tit bijou en somme, comme je l’espérais.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs films avec Shia Labeouf, Me faudrait un immeuble pour afficher tout ça !, Les plus belles claques esthétiques, L'année 2017 du même cinéphile que l'année dernière mais en encore plus resplendissant, qui ne perd plus son temps avec des banalités comme le travail et qui se concentre pleinement sur le ciné... et Les meilleurs films de 2017
Créée
le 2 mars 2017
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