Des lendemains qui chantent

Voilà une surprise surprenante.
Passée à côté toutes ces années, je découvre tardivement ce thriller bien fichu et au scénario qui fait froid dans le dos.

C'est tendu, c'est bien fait, c'est bien joué et c'est sans concession.
A l'image de la SF d'anticipation des années 70, le message est sombre et désespéré mais il fait mouche.
Et le film fait peur : pas avec la violence ou de l'horreur mais avec son concept.
Dans un futur proche où la société semble de prime abord idyllique, 1 nuit par an, tout est permis, aucun crime ne sera puni : meurtre, passage à tabac, viol, destruction. Tout. C'est le système de la purge : d'une part on élimine une partie de la population qui se régule ainsi d'elle même (c'est évidemment souvent la part qui n'a pas d'argent et de statut social qui morfle) et d'autre part cela permet au gens d'extérioriser leurs pulsions et de rester calme le reste de l'année.
D'où une criminalité en baisse notable.
Si le concept n'était pas déjà très dérangeant, tout le contexte sociétal est hyper flippant entre ces Nouveaux Pères Fondateurs vénérés au delà du permissible et le poids permanent de cette journée sur le mental des gens.

Nos personnages principaux, héros de l'historie si l'on veut, sont une gentille famille de 4 avec l'ado rebelle, le petit frère original, la mère parfaite et le père qui réussit bien.
On vit dans le bon quartier, on a de l'argent, tout le monde les aime (hum hum). Ils sont parfaits. Ils soutiennent même la purge bien que n'y prenant pas part.

L'ambiance jusqu'à la tombée de la nuit est pesante et oppressante et dès que la purge commence on sait que cela va mal se passer.

Le final, sans spoiler, est quand même bien flippant. Ce n'est pas un film d'horreur mais un thriller, pas un slasher mais la violence est bien présente.

Contrairement à un V pour Vendetta qui m'a laissée perplexe et de glace, ici, le message fait mouche. C'est net et sans paquet, l'être humain peut faire peur, très peur.

Et ce qui rend le film encore meilleur, c'est qu'à la fin de la nuit, rien ne change.