Après un second volet plus gratifiant que le premier, c’est sans hésitation que j’ai visionné le troisième reprennant tout à fait le même schéma narratif typique de la célèbre purge annuelle. Le réalisateur James DeMonaco nous fait vivre une troisième nuit aussi terrifiante qu’impensable, pour un moment de frisson garanti. Le scénario de base est quasiment le même que ceux des autres, survivre pendant la purge, avec n’importe quels moyens et armes. Sauf que son contexte se différencie par rapport à ceux des autres opus, il semblerait qu’on s’apprête à assister à la dernière nuit de la purge annuelle puisqu’on est plongé dans une période où les Américains vont prochainement voter leur nouveau président. L’un des candidats est membre des nouveaux pères fondateurs, l’organisation politique qui a mis en place ce système de purge, et l’autre est Charlie Roan, une candidate pas très appréciée par ces derniers puisque celle-ci veut absolument abolir cette loi, suite au massacre sauvage et sanguinaire de sa famille dont elle a été témoin pendant une nuit de purge.
Un contexte potentiellement intéressant et intrigant, bien que ce ne soit qu’une fausse impression. Jusqu’au début de la purge, le réalisateur développe avec sobriété sa vision de la purge et ses bénéfices rapportés scandaleusement à cette période-là, sans omettre la crainte des pères fondateurs envers Charlie, une femme à éliminer de toute urgence, au point même de retirer la loi accordant l’immunité à tout politicien pour la première fois depuis la création de la purge. Un bon sujet mais qui s'avère être plus un contexte bénin. L’élection n’est qu’un élément auquel le réalisateur s’est sans doute appuyé pour donner un certain intérêt à son troisième opus mais sans l’approfondir. On voit qu'un film où la recette du second film est appliquée sans un développement important de cette vision, ce qu'une aventure ponctuée de pièges, de dangereux criminels et d'une cruauté absolue et régnant dans les rues de Washington avec quelques idées prenantes telles que le défilé délirant des filles délinquantes ou l’assaut des rebelles dans une église.
Cet univers carabiné n’est peut-être pas aussi exploité que dans le second film mais il m’a plutôt bien satisfait, pas autant que le second mais j’en sors satisfait de ce troisième long-métrage qui tient bien ses promesses. Des images aberrantes, de l’action dynamique et une tension omniprésente, cela m’a suffi pour me faire plaisir, avec un Franck Grillo qui reprend son rôle de bad guy tenu dans le second mais sous une nouvelle personnalité, accompagné d’un casting qui fait le taf. Le réalisateur maîtrise bien son sujet pour nous entraîner dans une ville où la peur règne plus que jamais. Dès le début du film, il nous projette dans un moment infernale et atroce, une situation infiniment alarmante et animée par un tueur sans scrupule face à une famille ligotée, bâillonnée, mouillé de sang et retenue sur un canapé. Un début prodigieusement bien filmé, avec une accélération d’images troublantes et intensifiant l’efficacité de cette scène.
Malheureusement, cette démonstration n'est qu'une fausse impression. Le cinéaste n'arrive pas à maintenir le niveau d’angoisse pendant toute la durée de la production, on constate à contrecœur une baisse progressive de cet élément mais sans que cela devient indigeste pour autant. Mon seul regret, c’est pourquoi le cinéaste n’est pas allé plus loin dans le délire. Le film se déroule en plein milieu de la ville de Washington et les politiciens sont des êtres qui peuvent aussi bien perdre la vie que les citoyens. Pourquoi ne pas avoir organisé une attaque à la Maison-Blanche ? Pourquoi ne pas avoir foutu à feu et à sang le Pentagone ? Bien dommage que le cinéaste n’ait pas eu ce genre d’ambition, il s’est contenté d’un simple scénario de survie sans rien faire de plus. Ce qui peut paraître décevant mais ce troisième opus est loin d'être catastrophique. 7/10
On va faire la purge et foutre le feu chez toi !....VA CHIER !