Jeux d'ombres...
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Quand on se prétend cinéphile, il faut être ouvert d’esprit. On doit encourager la jeunesse audacieuse comme les vétérans en disgrâce. Barbet Schroeder, j’ai toujours cru que c’était un type vraiment important et singulier, avant de me rendre compte à l’issue de ce film que je faisais une confusion avec Paul Schrader.
Après cette confession honteuse, et pour reprendre le thème du film, à savoir le devoir de mémoire, disons le tout de go : oublions cette petite merde fauchée au plus vite.
Comme dans More, (ah oui, j’aurais dû me souvenir que je lui avais mis 3, déjà…) le réal compense son budget low cost par les lumières gratuites et à volonté d’Ibiza. Jolies maisons blanches, mer, cigales, tout ça. C’est à peu près tout.
Parce que le reste, comment dire… Passons sur le fait que c’est mal joué, peu intéressant, aussi palpitant qu’un reste de raviolis froids au fond d’une boite de conserve, et concentrons-nous sur la thèse défendue.
Soit une quinqua voire plus dans le paradis terrestre, qu’a plus touché à son violoncelle depuis des décennies. Débarque un jeune de 20 ans qui capte des sons comme Travolta dans Blow Out. Il est allemand, nous sommes dans les 90’s, et elle révèle au bout d’un moment qu’elle aussi fut allemande mais que quand même, vu les atrocités commises par les nazis, plus question d’avoir un lien quelconque avec ce pays.
Débat. Chappe de plomb, reconstruction, contrition, fellation ?
Schroeder sent bien que se limiter à ces échanges intimes a quelque limite. Il sort donc la grosse artillerie, le panzer division de l’échange cathartique en faisait débarquer la mère et le grand père qui vont y aller de leur confession nostalgique devant la paella. Scène grotesque où le safran semble régénérer des souvenirs jusque-là tus, c’était dur la guerre quand même et voilà que je pleure sur mes moules.
Tout est faux, rien ne fonctionne. Le scénario est d’un didactisme à faire pleurer, la bluette totalement insipide, et les leçons à la hauteur d’un débat dans les pages philo d’un supplément gratuit. Faisons donc ce qu’il faut avec de telles productions : poubelle. (la jaune, silvouplé).
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Créée
le 4 févr. 2016
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