1967, le festival de Cannes est en émoi devant ce film soviétique qui offre au travers de l'illusion de la vie du peintre historique sur icône Andreï Roublev, deux manifestes, en première partie de témoignage de la destruction quais totale par les soviets du patrimoine orthodoxe russe, et en seconde partie du renouveau de foi dans sa jeunesse. Tarkovski était un visionnaire dans chacun de ses films. Stalker pour Tchernobyl, ici Roublev pour la venue future d'un jeune chrétien qui mettra fin au communisme, Gorbatchev (surtout par sa femme, comme dans le film). Le film s'ouvre en première partie par le vol maladroit d'un ballon gonflable emportant un inconnu qui s'écrase plus loin. Il n'est pas le temps venu que les prières s'exhaussent, mais elles viendront par miracle. Donc la première partie s'enfonce dans la sauvagerie du communisme finement caché. Roublev y perd la foi.
Seconde partie, un jeune fait croire qu'il a hérité du savoir faire de son père fondeur de cloche, alors qu'il n'a rien reçu. Désespéré devant une commande princière, il erre sous la pluie dans la boue, chutant, jusqu'à ce que dans la glaise d'Adam la foi renaisse pardonnant tout. Roublev est en admiration devant le son de cette cloche qui sonne la fin du film, avec ses icônes passant en couleur sous la pluie du Ciel qui les bénit.
Images saisissantes de la Passion du Christ sous la neige jusqu'au Golgotha, et combien d'autres passages qui seront développés dans "Stalker".