GOOOO FOR IIIIIIT
J'aime toujours mettre du contexte avant mes critique comme bonus mais la je suis o-bli-gé de parler de sa création et des déboires en coulisses. Nous sommes en 1980 les jeux olympiques arrive...
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le 26 nov. 2021
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[CRITIQUE V1.6]
Il existe beaucoup de films d'animation qui n'ont pas eu le succès qu'ils méritaient en leur temps et qui ont failli tomber dans l'oubli ou inaccessibilité.
Parmi ceux-là, étrangement certains films avec des animaux anthropomorphiques ou "humanoïdes" (ou les "furries" si vous préférez) y figurent.
Pas parce que ce style ou ce genre répugnent, mais plutôt parce qu'ils n'arrivent pas au bon moment, exemple : Rock & Rule de 1983 produit par Nelvana n'a pas bénéficié d'une bonne couverture médiatique malgré ses thèmes et mélanges de genres SF/rock, pourtant sous fond de "Guerre fraîche" (la faute à des producteurs peu intéressés et peu confiants et tentant de vain de rendre un film mature en film tout public).
On pourrait aussi citer plein de films dénonçant la haine ou la guerre. Parmi eux, il y avait un autre film malchanceux à son époque malgré sa qualité intrinsèque, et qui promouvait aussi bien la trêve mondiale que la paix entre les races et les peuples (le tout sur fond de Guerre fraîche OTAN / Pacte de Varsovie et de Jeux Olympiques) : Animalympics.
C'est un film qui imagine à quoi pourrait ressemblait les J.O. dans un monde similaire au nôtre en 1980, avec un bloc occidental, un bloc soviétique et aussi quelques non-alignés. Bien sûr, d'autres intrigues ont lieu, comme la disparition momentané d'un chien skieur allemand se perdant à Dogra-la (l'équivalent canin de Shangri-La), ou la vie d'un pauvre alligator américain devenant champion du monde de course à pieds (Bolt Jenkins, qui a hélas une voix affreuse en français).
Mais il y a deux principales intrigues présentées par l'équipe des journalistes de la chaîne d'informations ZOO (avec les parodies de spots pubs qui vont avec) : la Trêve entre les blocs occidentaux et soviétiques lors des "AnimOlympiques", et même entre compétiteurs avec le duo René Fromage / Kit Mambo (René a aussi une voix horrible en français, privilégier la VO si vous voulez moins souffrir des oreilles à son sujet).
Dans la réalité, les J.O. d'été de 1980 à Moscou avaient été boycottés par les U.S.A et certains de leurs alliés à cause de l'invasion soviétique de l'Afghanistan. Tandis que le film Animalympics fait fi de la Guerre froide et montre chaque camp sur un pied d'égalité et de respectabilité. Ce qui peut expliquer son relatif insuccès à sa sortie.
Niveau géopolitique animale, on retrouve cette vision bipolaire ou tripolaire du monde humain : on a l’Eurasie (représentant l'Union soviétique et ses alliés), face à l'Amérique du Nord (principalement États-Unis et Canada) et aux autres pays et blocs du monde dont l'Europe (représentée surtout par la France, l'Allemagne de l'Ouest et la Scandinavie).
Mais chose intéressante : en plus de Jeux se passant dans l'antique île de l'Atlantide, l'idéal olympien est bien respectée car aucun des camps n'est montré comme foncièrement gentil/mauvais ou belliqueux et supérieur par rapport aux autres. Chaque bloc a droit à autant de médailles que les autres. Chaque concurrent ne considère pas l'autre comme un "cochon capitaliste", une "pourriture communiste" ou un "européen décadent" et j'en passe.
Tous considèrent les autres comme des adversaires de valeur, allant même jusqu'à soutenir ou même donner leurs médailles à des compétiteurs qu'ils jugent aussi bon qu'eux. Un exemple étant l'alligator américain Bolt Jenkins (rappelant un peu le Jamaïcain Usain Bolt), un pauvre devenu champion du monde de course à pieds mais qui n'hésite pas à donner sa médaille d'or à un concurrent félin africain qu'il juge plus méritant.
Au final, chaque camp a autant de médailles d'or que les autres comme je l'ai dit. Par exemple : l'hermine Tatyana Tushenko gagne en danse synchronisée (alors que ce n'est pas connu comme une discipline olympique) avec l'aigle The Countessa en escrime face au "fat-cochère" français Boar-Deaux (qui se bat bien et avec honneur) côté soviétique. Tandis que côté nord-américain, ce sont Bolt Jenkins en course ainsi que la loutre californienne Dean Wilson (mais que tout le monde, aussi bien les furries que les non-furries, va l'appeler "Loutre en maillot de bain qui fait un trip LSD sous l'eau" XD) qui gagne en natation.
Bref, pas de recherche d'anéantissement mutuel ou idéologique dans ces J.O., n'en déplaisent à certains journaliste de ZOO. La trêve est respectée et montrée comme idéal de vie dans un monde déjà plus pacifique que celui de Rock & Rule (où c'est une guerre nucléaire USA / URSS en 1983 qui a mené les animaux au pouvoir).
Plus que ça, c'est un véritable vivre-ensemble et un appel à la coopération inter-espèces qui est promulgué avec l'idylle René Fromage / Kit Mambo au grand étonnement du monde.
Et oui, Zootopie n'est pas le premier à avoir un film appelant à la paix entre animaux et avec des chansons à la Try Everything. Sauf que Disney s'était contenté d'une vague "romance" Judy / Nick, tandis que Animalympics se termine carrément sur un couple de deux marathoniens :
C'est bien pour ça que certaines des chansons principales en opposition à Go For It (plus individualiste et compétitif) s'appellent With You I Can Run Forever (= "Avec toi, je peux courir pour toujours") et We Made It To The Top (= "On est arrivés au sommet").
Bien sûr, il y a bien des antagonismes mais pas tellement de race ou de classes (comme dans Zootopie), ni même de bloc mais plus de philosophies ou de méthodes sportives. Exemples :
Même les personnages des journalistes de ZOO, bien que moins mémorables, ont de sacrés caractères : un coq descend bien un taureau qui a perdu à la boxe, on a une tortue qui présente les JO et parfois panique quand il se voit en retard en plein live, et enfin une autruche est aussi surprise que ses collègues et le stade de voir René Fromage et Kit Mambo main-dans-la-main pour gagner ensemble le marathon.
Alors, même si les "AnimOlympiques" et les journalistes de ZOO représentent des stéréotypes et ont des accents à couper au couteau, rien de bien offensant (sauf pour les SJW et les réacs) surtout vu les résultats égalitaristes à la fin.
Animalympics est donc un bon film d'animation bien encrée dans son époque post-disco et de "Guerre fraîche", il reproduit et parodie bien les retransmissions des JO à la télévision, il a pour idéal la trêve olympienne et la paix entre les peuples et les blocs, et enfin il appelle au respect et à la coopération entre espèces.
C'est un film beau et bon, et si voulez le voir avant d'être obligés d'importer le DVD depuis l'Espagne sur Amazon, il est disponible ici grâce à u2uber sur Internet Archive et @GallyVegas. Et Docteur Glitch a donné un lien pour avoir le film en VF sur sa critique Encore merci à vous deux pour ces bons moments.
Et la BO du film est également plus ou moins disponible dans son intégralité également sur YouTube.
Un film qui atteint des sommets dans plusieurs sens du terme.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes 2020 : Mes Chroniques filmographiques et 2022 : Mes Chroniques Filmographiques
Créée
le 15 mai 2020
Critique lue 661 fois
8 j'aime
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