Dès les premières minutes, on est frappé par la mise en scène. Elle se voudrait audacieuse mais se révèle n'être que poudre aux yeux, destinée à fluidifier les passages entre des scènes qu'on aurait autrement bien du mal à juxtaposer.
Ce gimmick tapageur ne permet pas de masquer très longtemps les faiblesses du découpage : le film doit paraître bien décousu à ceux qui ne connaîtraient pas l'histoire.
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Même en tentant de faire abstraction de ces transitions (good luck with that), chaque scène est tellement chorégraphiée que ça en devient ridicule.
Les effets d'éclairage ne sont plus dramatiques mais grandiloquents. Les couleurs plus criardes que chatoyantes. Le film dégueule de CGI.
Joe Wright cacherait-il un passé de tâcheron-clippeur, à pousser ainsi les curseurs en post-prod ?
Je n'ose compter combien de fois j'ai eu l'impression de subir un mauvais Baz Luhrmann.
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L'autre point frappant, c'est ce casting des plus douteux.
Joe Wright a certainement le béguin pour Keira Knightley (ce qu'on peut lui pardonner), ce pourquoi il ne s'est pas rendu compte à quel point elle fait une terriblement mauvaise Anna Karénine. Des moues de gamine et pas une once de gravité, elle est navrante dès ses premières apparitions.
Quant à Aaron Taylor-Johnson : on a qu'une hâte, qu'il réenfile sa tenue de Kick-Ass pour cacher ce vilain duvet de moustache. Il n'a ni les épaules, ni le charisme nécessaire pour incarner Vronski.
Du coup, leur romance dégage autant d'émotion que l'ouverture d'une boîte à sardine, à tel point qu'on se surprend à se retrouver du côté de Jude Law, dont le charisme écrase littéralement tous les autres personnages : Stiva, qui ressemble à un lutin ; Kitty, ses joues et son absence totale de grâce ; Levine, qui semble être un ado attardé, constamment contrarié.
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Au final, une production hollywoodienne dans tout ce que ça a de péjoratif : un budget certainement élevé, un casting prestigieux sur le papier, pour un produit final dont la subtilité rivaliserait avec celle d'un train lancé à pleine vitesse.
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(Oui moi aussi je fais dans la finesse métaphorique.)
Pish
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le 26 févr. 2013

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