Un ouragan d'émotions et de grandiose, c'est l'impact que m'a donné Annette. J'ai été emporté par la maestria de ce conte qui dès l'ouverture, nous invite à plonger dans les abîmes créatrices de son auteur.
10 ans après Holy Motors, Leos Carax livre un immense film voguant entre tragédie romantique et élan surréaliste. Probablement le film le plus "accessible" de son réalisateur, le long métrage brille par sa puissance esthétique et plastique qui propulse somptueusement le récit imaginé par les frères du groupe Sparks. Cette comédie musicale offre des moments suspendus qui nous transporte dans différents mondes, celui du fantastique, de l'Amour, de l'Art, du Cinéma en somme. C'est aussi cela Annette, un grand feu d'artifice qui éclate sous nos yeux décelant des illusions théâtrales laissant volontairement apparaître les artifices. Carax met en scène la mise en scène comme pour déclarer son amour aux Arts.
Les compositeurs livrent une musique mélancolique qui harmonise parfaitement ce conte aussi lumineux qu'obscur.
Une autre force apparaît dans ce magma d'ingéniosité cinématographique, Adam Driver. Celui-ci continue son admirable ascension et affiche dans ce métrage une grande puissance d'interprétation. Adam Driver est monstrueusement stupéfiant et dépasse tout ce que l'on pouvait encore attendre de lui. Son magnétisme ainsi que sa maîtrise gestuelle et vocale rendent le personnage Henry McHenry prédominant. La symbiose formée par le couple Adam Driver et Marion Cotillard dévoile un amour suprême jusqu'à l'extrême.
Submergé par ce tourbillon, je ne peux que vous inciter à vivre ce film car elles sont là, les véritables retrouvailles avec le Cinéma. Meilleur choix possible pour l'ouverture du Festival de Cannes 2021, cette œuvre résonne avec fierté la toute puissance du septième art. Un film prestigieux, sensoriel que j'aime et que j'ai hâte de revivre.
So May We Start ?