les nevroses de l'empire americain
a y reflechir, je ne m'attendais a rien en allant voir ce film.
Le resume que j'en avais lu est en fait loin de ce que j'ai vu. Oui il s'agit bien de la descirption des rapports des differents membres d'une famille, reunis a l'occasion du mariage de Dylan l'un des enfants de Lynn, avec, en presence, 3 generations d'americains de la middle class. Pourtant je pense que chacun peut en avoir une lecture bien differente. Je me suis senti souvent le temoin 'malsain' de scenes de famille, sur fond de non dits du passe lourds et nombreux et de cette volonte a 'recoller' les morceaux de vies qui se sont fragmentees au hasard des necessites et des convenances de la societe. Un peu comme si j'avais ete invite a ce mariage, arrive quelques jours avant pour participer aux preparatifs, et que je decouvrais une famille bien insolite, loin de ce que j'en connaissais. Au cours du recit, les composantes de ce cercle apparaissent avec chaque fois le parti pris de nous les presenter sous un angle specifique. Bien sur, le vitriol est l'antidote de chacun de ces personnages pour resister a ce climat empoisonne, et c'est sans doute le parti qu'il faut prendre pour avoir une lecture distante de ce joyeux capharnaum. Mais comment ne pas verser dans le travers facile de ne voir la que le concentre des nevroses d'une amerique qui au gre des psys et psychotropes, essaie de donner le change, avec ses images lisses et exemmplaires, a l'instar de la coiffure toujours impeccable de la grand-mere, que rien ne devrait defaire. Alors, en sortant de la seance, je me suis que j'avais eu la chance de grandir dans un milieu ou les plaisirs simples de la vie sont la seve d'un epanouissement serein, et ou les bequilles psychologiques et les substances chimiques censees permettre de s'evader et supporter le quotidien ne sont administrees que sur prescription occasionnelle et en dernier ressort a ceux qui ne peuvent tenir debout. Et finalement, ne serait-ce que pour cela, une certaine paix est revenue en moi apres avoir ete malmene pendant cette projection. Elements d'un casting plutot trie sur le volet, avec notamment Demy Moore (fraichement sortie de la cryogenie??) les acteurs ont un jeu est assez inegal, parfois trop appuye parfois trop froid, mais pour la mere Lynn, Elliot (We need to talk about Kevin) , et Ben la mission est remplie. IMpression mitigee donc, preuve pour moi que la seule presence de monstres sacres ne suffit pas a faire un bon directeur d'acteurs..