Pour son premier long métrage, Jérôme Salle s'est attaqué à la manipulation avec Anthony Zimmer qui fut d'ailleurs une bonne surprise.
Le scénario, point fort du film, se suit sans déplaisir, et maintient un bon suspens, jusqu’aux dix ou quinze dernière minutes. Malheureusement on devine un peu avant la révélation finale le dénouement et c’est un poil dommage. Il reste néanmoins parfaitement conduit et ne perd pas le fil. Le film est aussi doté de nombreuses qualités visuelles. La mise en scène de Jérôme Salle a de l’allure, il y a du boulot et ca se voit. La photographie est très belle, les scènes nocturnes sont d’un grand raffinement, et dans l’ensemble elle est très soignée. Les décors, nombreux et variés sont ainsi parfaitement mis en valeur.
Yvan Attal est très convaincant dans le rôle masculin principal, joue avec conviction, et s’avère même assez charismatique. Sophie Marceau a un rôle qui lui convient très bien, et malgré une certaine froideur dans son jeu, ayant quelques difficultés à traduire toute la variété des émotions de son personnage, elle tient la route. A noter qu’elle est aussi physiquement largement mise à contribution. On la voit sous toutes les coutures, la caméra s’arrêtant plus d’une fois sur ses atours. Un coté un peu voyeuriste flagrant. Les seconds rôles sont plutôt bien écrits, avec une mention particulière pour le tueur russe.
La musique elle aussi dotée de plusieurs pistes est éclectique et donne au film une allure vraiment classieuse. Le seul défaut véritable d’Anthony Zimmer reste son rythme. Malheureusement il y a des longueurs, et pourtant le film ne dure qu’une 1 heure 30 à peu près sans les génériques. On sent que le réalisateur, pour tenir la durée d’un long métrage habituel, a surgonflé artificiellement son histoire, et du coup la dynamique est parfois plombée. Il y a des passages qui ne servent pas à grand-chose.
Au final, Anthony Zimmer est un bon film français avec du suspense simple, qui aura eu même droit à un remake américain The Tourist avec Johnny Depp et Angelina Jolie.