Après l'avoir vu au cinéma et ne l'ayant pas aimé du tout, j'ai décidé de m'attaquer à nouveau au film très controversé qu'est Antichrist de Lars von Trier. Et une nouvelle fois, la sauce n'a pas pris, bien au contraire, c'est certainement l'un des pires films sur le fond qu'il ait été proposé de voir au cinéma.
S'il y a quand même une chose qui n'est pas à jeter dans ce film de von Trier, c'est sa beauté visuelle sur certains plans. Tant l'introduction que l'épilogue, ou encore la séquence de relaxation du personnage de Gainsbourg, le film propose une photographie des plus remarquables, certainement l'une des plus belles jamais vues au cinéma. C'est d'ailleurs bien dommage de gâcher un tel talent sur la forme avec un fond totalement pourri jusqu'à la moelle. Certaines séquences avec les animaux présentent aussi certains intérêts visuels (notamment les trois bêtes couchées à côté de la femme. Mais tout ça n'est rien, si on ne possède pas une histoire intéressante.
Et c'est le problème de von Trier, personnage dérangé, qui a très clairement besoin de voir des psys et de se faire soigner, mais se servant des films comme une forme de thérapie, un petit peu comme Woody Allen, mais en nettement moins bien (pour une fois que je fais un compliment envers Woody...). Dans ce film, Lars von Trier règle probablement des comptes avec les femmes qu'il doit avoir connue et de manière générale les femmes. Projeté totalement dans le rôle de l'enfant qui meurt à cause d'une mère qui prend du plaisir lors d'un acte sexuel, le film dégénère très rapidement dans du grand n'importe quoi au sens psychologique. Psychologie qui n'est d'ailleurs qu'à deux balles et donc ridicule.
Ce qui ressort du film, c'est que la femme est le mal absolu. Entre le plaisir qu'elle ressent lors de l'acte sexuel et qui est donc associé au malheur et sa tentative de deuil où elle devient en réalité une psychopathe qui ne peut contenir ses pulsions, von Trier évoque un portrait peu glorieux de la gente féminine. Pour cela, seule la destruction peut permettre à l'homme de vivre mieux. C'est bien simple, à chaque problème, la seule solution que von Trier voit est la mort, la mutilation physique qui emmène la destruction ou la disparition pure et simple de ce mal. Le cinéaste n'assume jamais le fait que chaque être humain possède une part sombre et une part de lumière. Psychologiquement, le film est d'une nullité sans nom.
Ajoutez à cela que la mise en scène n'évite jamais de nombreux moments de torture physiques à l'écran. L'acharnement de la mutilation sur l'homme ou du personnage féminin sur lui-même est d'une horreur sans nom par ce qui est montré à l'écran. Le summum est atteint lors de l'excision au point même que la strangulation qui suit par après ressemblerait à un dessin animé pour enfants comme Candy. Sérieusement, von Trier a un sacré problème et aime faire souffrir son spectateur. Ca a toujours été une caractéristique de ce cinéaste de vouloir tout montrer, et ce depuis ces débuts, mais ça ne fait qu'empirer au fil des années.
Ce que j'en ressors aussi, c'est que von Trier doit avoir une forme de rancune envers sa mère. Le portrait tellement immonde qu'il en fait du personnage de Charlotte Gainsbourg montre une femme égoïste, pensant à son seul plaisir, incapable de surveiller son enfant et finalement responsable de sa mort.
Dernier petit mot sur le casting, Charlotte Gainsbourg frise le ridicule dans la seconde partie du film tandis que l'on se demande ce que Willem Dafoe, pourtant bon dans ce film, est venu foutre là-dedans. Quant à von Trier, ses problèmes psychologiques ne sont pas arrangés puisque avec Melancholia, son oeuvre suivante, ce n'est pas la femme le problème, mais bien l'humanité entière qu'il faut détruire totalement.