En sursis mais heureux
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Sorti en France l’an dernier, Any Day Now est le premier long métrage d’Hamy Ramezan. S’inspirant d’un épisode de sa propre vie, le réalisateur finlandais d’origine iranienne raconte le quotidien d’un couple et ses deux enfants qui ont fui le régime des mollahs pour la bucolique Finlande. Un film lumineux aux personnages attachants, sorti cet automne en DVD.
Des exilés à Helsinki
De la capitale iranienne on ne verra rien. Les premiers plans d’Any Day Now nous présentent les membres de la famille Mehdipouri alors qu’ils sont déjà arrivés en Finlande depuis quelques temps. Installés dans un foyer de migrants dans la banlieue d’Helsinki, les parents et leurs deux enfants, Ramin et Donya, partagent un petit studio en attendant de trouver mieux mais surtout de voir leur demande d’asile enfin acceptée. La première tentative s’est soldée par un refus mais il leur reste un dernier recours. C’est dans cette situation de grande incertitude que la rentrée des classes s’effectue. Le scénario s’attache alors aux deux enfants et à la façon dont ils vont vivre l’intégration via l’école.
Film d’apprentissage
C’est sur le fils, Ramin, que l’attention se porte en priorité, lui auquel le réalisateur prête ses propres souvenirs. Ramin qui se voit investi d’une lourde responsabilité, celle de traducteur des courriers administratifs, porteurs le plus souvent de mauvaises nouvelles. Mais c’est d’abord l’entrée au collège et ses péripéties amicales et amoureuses qu’Hamy Ramezan se plait à raconter. D’autant que Ramin s’acoquine avec un camarade aussi blond que lui est brun et avec lequel il va en quelque sorte faire les 400 coups. Ainsi, l’acclimatation à ce nouveau pays se fait-il par l’école et par la nature, le film faisant la part belle aux escapades dans la forêt scandinave, aux baignades et parties de pêche dans les torrents.
Des personnages résolument positifs
Les autres personnages ne sont pas en reste, à commencer par les figures féminines. La petite sœur, pétillante de vie et surtout la mère, magnifiquement interprétée, qui forme avec son mari un couple complice et uni face aux difficultés. S’il évite le pathos, le film n’élude pas pour autant la précarité des situations. Ainsi, l’épée de Damoclès de l’expulsion revient-elle en boucle avec les courriers administratifs ou lorsque deux policiers font irruption dans la classe. Mais Any Day Now reste résolument optimiste et doux, à l’image du titre original, Ensilumi, emprunté à la langue finnoise et qui signifie « première neige ». Ici, les premiers amours, les premiers espoirs, la vie qui redémarre.
8/10
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le 11 nov. 2022
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