Waiting for Anya aurait gagné à adopter la forme téléfilmique sans prétendre faire du cinéma. Le souci ne réside pas tant dans son scénario, classique en ce qu’il respecte point par point le canevas traditionnel de ce genre de productions historiques, que dans sa mise en scène très lâche qui esthétise sans disposer du talent ni des moyens techniques pour esthétiser convenablement – mouvements de caméra grossiers, composition rudimentaire des plans –, ainsi que dans sa médiocre direction d’acteurs. Le long métrage ne sait pas comment guider ses comédiens : tantôt caricaturaux tantôt évanescents, ils ne permettent pas aux personnages de prendre vie sous nos yeux et de disposer d’une épaisseur humaine véritable, ce qui s’avère on ne peut plus dommageable dans un récit historique où le protagoniste joue le rôle d’un vecteur émotionnel et immersif – c’est lui qui rend crédible et concret l’environnement naturel, culturel, politique de son époque. En outre, la contrainte de la langue anglaise donne lieu à des prestations proches du ridicule, les acteurs n’étant visiblement pas à l’aise dans une langue qui n’est pas la leur et qui se justifie mal compte tenu de la localité choisie.
Waiting for Anya devient rapidement pénible, alors que ses intentions étaient louables, quelconque tandis que nous percevons bien les ambitions esthétiques du metteur en scène.