Pas inoubliable, mais pas désagréable sur le moment
En choisissant April Apocalypse, j’étais certain de tomber sur un film de genre peu connu, puisqu’il est toujours inédit en France et n’a pas beaucoup fait parler de lui. Sorte de mix entre une comédie gentille façon Juno ou Bliss (je signale que je n’ai rien contre ses métrages et les apprécie même) et le film d’invasion de zombies classique. Quand tout commence, on pourrait d’ailleurs penser à une version beaucoup plus gentille de Zombieland, avec ses héros courant au ralenti, poursuivis par des zombies avec la voix off d’Artie, le personnage principal, en fond sonore, le tout sur une musique rock. Si on le compare à Zombieland, April Apocalypse est d’ailleurs totalement raté. Son aspect comique ne fait que rarement mouche et le film ne tente jamais d’ailleurs d’en faire trop dans ce domaine, et son aspect horreur, bien que nous ayons des zombies, des headshots et pas mal de coups de battes, ne va pas assez loin dans la violence. Pour apprécier un tant soit peu le métrage, il faudra donc mettre les comparaisons de côté.
April Apocalypse nous propose dans un premier temps un long prologue d’une vingtaine de minutes qui nous présentent Artie et April trois ans avant le début de la vraie histoire. Jeunes, Artie craque pour April, qui elle sort avec le capitaine de l’équipe de sport (grand classique), et tout dégénère lors d’une soirée, avant qu’April n’annonce son déménagement prévu pour le… lendemain matin. Fin du prologue, le film, découpé en chapitres, reprend trois ans plus tard avec un Artie totalement déprimé, victimes des moqueries de ses proches et même de sa famille, et passant sa vie dans la cave à faire une émission de radio. Lorsqu’il décide de reprendre enfin sa vie en main et de retrouver sa bien aimée, le monde se retrouve alors envahit par les zombies, et le film prend des allures de road movie, parfois parsemé de très bonnes idées, de moments comiques mais pas trop, et de gore qui tâche mais pas trop.
Le film nous montre finalement juste comment le petit Artie va devenir un homme dans un monde qui tombe en ruine. Si l’on sent que le budget n’est pas élevé, les frères Tarnol (l’un à la mise en scène et la production, l’autre au scénario et acteur) s’en sortent plutôt bien pour livrer un produit attachant et qui a la majeure partie du temps de la gueule, malgré une fin arrivant d’un coup, et un début mettant un peu de temps à décoller malgré la courte durée du métrage. Quelques sourires seront même décrochés lors de l’apparition de certains personnages, comme par exemple ce tueur de zombies se faisant passer pour un prêtre pour attirer des croyants qui serviront d’appât, mais dans l’ensemble, les sourires seront absents bien que l’intérêt présent. Les zombies seront bien présents, bien que rarement nombreux à l’écran, et sont convaincants, un certain soin ayant été apporté aux différents maquillages. Pour le reste, c’est un gentil road movie agrémenté de chansons rock constamment.