Chez Marvel, okay, j’avais pigé que c’était devenu de la pétarade non-stop et du dessin animé, mais là, mince, oh non, voilà que les super-héros de chez DC sombrent à leur tour dans les gesticulations clownesques et les bastons décérébrées ininterrompues. Les précédents opus des héros DC avaient bien leurs défauts et caricatures, mais enfin l’ambiance tragique et gaminou à la fois, les efforts de subtilité et de philosophie des BD qui les ont engendrés étaient respectés. Et là, ben le triomphe commercial du mode voltige désinvolte à tout prix et de l’humour à deux balles a encore gagné. Comme dirait mon ami RAF43, la pensée du jour a une propension pour le formatage, la décérébration et la démagogie.
Héros sans faille, peu attachant, peu identifiant, peu de profondeur, vilains caricaturaux, scenario et dénouement attendus, lourds et téléphonés, enjeux généraux sempiternels, et surtout, surtout, 2h15 de fatiguantes bastons agitées qui s’enchevêtrent sans une once de psychologie ou de grandeur. Bon, ça reste un bon pastis nerveux où on ne s’ennuie pas, les chorégraphies gesticulatoires de synthèse nous tiennent les yeux malgré tout (rien que les yeux hélas), et c’est toujours un plaisir de voir la flopée de stars qui rendent l’ensemble aussi commercial que sympathique.
Mais bon, la vacuité de l’ensemble croule sous le maquillage exigeant de combats flamboyants, d’effets spéciaux suffocants, de chorégraphies mitraillées, de costumes fabuleux, de décors sous-marins vertigineux… Une hystérie sans répit sachant bloquer dans le plaisir primaire toute profondeur et intelligence, un spectaculaire creux qui semble désormais déterminer l’ensemble de l’univers super-héroïque.