Ararat est un drame franco-canadien sur le génocide arménien écrit et réalisé par Atom Egoyan, qui met en scéne plusieurs personnages dont Edward Saroyan (Charles Aznavour), un metteur en scène de cinéma qui veut réalisé un film sur la jeunesse d'Arshile Gorky (joué par Garen Boyajian (jeune) et Simon Abkarian (adulte) un peintre arménien naturalisé américain qui a fuit l'empire Ottoman pour la Russie ou sa mère (jouée par Lousnak Abdalian) a périt durant la famine de l'hiver avant d'émigré aux États-Unis en 1920 ou il mène une vie de bohème... et devient un peintre reconnu au milieu des années 1930... avec l'aide d'une historienne Arménienne (excellente Arsinée Khanjian) dont le fils (joué par David Alpay) se posent beaucoup de question par rapport a ce fait historique (qu'il raconte a un douanier Juif (joué par Christopher Plummer) et sa vie tout particulièrement avec sa demi-sœur (excellente Marie-Josée Croze) qui accuse sa mère d'etre responsable du suicide de son père... et celle de Clarence Ussher (joué par l'acteur Martin Harcourt interprété par Bruce Greenwood) un missionnaire américain qui rapporte que 55 000 Arméniens furent tués par les Turcs lors de la défense de Van en 1915 (le veritable sujet du film... Massacre qui n'a toujours pas été reconnu par le gouvernement Turc a ce jour)...
Atom Egoyan se penche a travers cette œuvre sur ses origines en composant une grande mosaïque (dont j'ai essayé de résumé ci dessus) sur le génocide arménien...
Sans être un grand film, Ararat met en scéne l'histoire collective de haine recuite entre peuples (ici le génocide arménien) et de l'exil qui a suivi, mais aussi la situation actuelle qui forme des fantômes même pour les destins individuels des générations contemporaines et vivant ailleurs par le truchement d'une famille spécialiste de l'image (qui aurait put être aussi celles des juifs d’où le personnage joué par Christopher Plummer)...
Le cinéaste canadien d'origine arménienne traite d'un sujet qui n'avait jusqu'alors suscité qu'un écho (on en parle dans le Mayrig d'Henri Verneuil, un peu dans L'Armée du crime de Robert Guédiguian et surtout (aujourd'hui a peine) dans La Promesse de Terry George...) en choisissant une certaine méthode pour l'aborder : vu de nos jours et a travers un jeu d'intrigue emboités, en évitant de s'aventurer dans l’exercice de style (vain) d'une reconstitution classique qui mêle la fiction a la réalité...
Enfin bref Atom Egoyan signe un émouvant poème symphonique et nécessaire au peuple arménien...