Assassin's Creed : Lineage par Zogarok
Pour les éventuels hibernatus ou nouveaux-nés surdoués, Assassin’s Creed est un jeu-vidéo internationalement reconnu (et dont est sorti en début d’année la troisième version), en particulier pour l’univers parcouru par ses adeptes. En 2009, Yves Simoneau (réalisateur de la série V) est chargé par Ubisoft de réaliser un court-métrage, voir trois courts finalement réunis en un. Prologue de Assassin’s Creed seconde mouture, Lineage propose une visite de Florence de 35 minutes en 1476, au milieu de complots, de cérémonies gâchées et d’actes de bravoure.
La plupart des décors sont des transpositions directes issues du jeu-vidéo ; le résultat est esthétiquement somptueux, pourtant, peut-être heurtés par ce qu’il est envisageable de considérer comme un repompage (sauf qu’il s’agit d’auto-repompage…), beaucoup de fans l’ont trouvé laid et rigide. L’intrigue est boursouflée, le ton hypertrophié, dramatique et décisif : c’est racé, superficiel (voir vacant) et flamboyant, parfaitement kitsch et élégant.
D’un point de vue totalement déconnecté de tout contexte commercial ou de toute franchise, Assassin’s Creed Lineage permet de montrer l’envers du progrès et de la croissance d’une époque, exhibant les zones de résistances des ténèbres et des pratiques archaïques. Les jeux de pouvoir, les passions et les haines, ont plus d’allure dans un décors grandiose, au milieu d’une civilisation souveraine et irradiante.
La réception a été mitigée et les critiques concentrées sur l’acteur campant le personnage principal (Ezio), jugé inapproprié voir transparent. Pourtant, Lineage est un potentiel excellent brouillon de blockbuster haut-en-couleur. Plus de chaire chez les personnages et entre les murs des fastes monuments, autant de lyrisme et davantage de forces contradictoires en présence (autour du héros), peut-être une narration mieux sinon plus chargée et l’affaire est conclue. Nous verrons cela avec le film "officiel" prévu pour 2014, avec Michael Fassbinder en tête d’affiche.