Critique N°13 :
Cela fait maintenant 17ans que le Titanic est au font de l’océan et que tout le monde est passé à autre chose, pourtant une maison de production britannique va relancer la légende du bateau.
Malheureusement, cette maison de production n’a pas eu les droits de donner à son film, Titanic comme titre et encore moins de le mentionner dans son histoire.
A la place, le film se nommera ‘’Atlantic’’, sera réalisé par Ewald-Andre Dupont, connaitra une version muette et une version parlante et ne connaitra pas un grand succès public.
Comme pour l’adaptation de Mime Misu, ‘’Atlantic’’ n’a pas encore connu une sortie en DVD, mais a pu sortir sur YouTube en version 4K, ce qui donne une meilleure qualité que la pellicule originale et j’analyserai seulement la version parlante.
Contrairement au film de Mime Misu, Ewald-Andre Dupont a été plus fidèle à l’histoire et a pu corriger les erreurs de son prédécesseur.
C’est un long-métrage qui fait 1h30 et qui dégage de l’ambition dans sa réalisation et dans son langage.
Avant de parler de ses qualités, je vais commencer par parler de ses défauts, pour expliquer pourquoi, je trouve cette troisième adaptation inférieure à la seconde.
Quand on passe d’un court-métrage à un long-métrage, les méthodes pour un réalisateur ne sont pas identiques et le réalisateur doit utiliser une mise-en-scène différente pour tenir en haleine son spectateur.
Hélas, Ewald-Andre Dupont n’a pas su manœuvrer son œuvre à certains moments, ce qui donne des longueurs et qui m’ont fait sortir du film.
Autre défaut, le capitaine a donné l’ordre à son équipage de rester silencieux sur les rumeurs d’iceberg, mais les passagers sont au courant et désamorce une bonne tension qui aurait pu se créer entre les officiers et les passagers.
Et dernier point négatif, il y a des plans approchés sur un passager qui donne le temps qui reste au navire avant de couler et ces plans sont d’une qualité floue et pas cohérente.
Mais tous ces défauts ne donnent pas au film, une œuvre de qualité médiocre, au contraire !
Là où Mime Misu n’a pas réussi à donner une sensation de grandeur à son Titanic, Ewald-Andre Dupont l’a fait, sans reproches.
Il a opté pour des grands plans pour montrer la taille de son propre Titanic et la sensation fait son effet.
Sa mise-en-scène crée des surprises, il a filmé en vue subjective pour donner la sensation d’un passager qui est sur un canot de sauvetage.
Et des travellings ont été faits pour donner une touche d’originalité, comme un traveling en arrière pour réveiller un passager ou un traveling qui film de bas en haut la silhouette d’une femme en petite tenue.
Niveau narration, il prend son temps à la raconter et il faut 20 minutes pour que l’iceberg face son apparition.
La scène des machines présente le personnel qui se dépêche pour éviter la catastrophe, mais un seul trou se fera et le Titanic coulera quand même.
Les dégâts sont plus impressionnants que dans le film allemand, la monté de l’eau fait sa sensation.
Il faut attendre 1 heure de film, pour voir le nombre de passagers et créer une tension.
Des plans particuliers ont été faits pour créer une sensation, comme des plans noirs pour l’éclairage extérieur du bateau ou des plans penchés pour le naufrage.
Des éléments de l’histoire ont été utilisés, comme l’utilisation d’arme à feu sur des passagers.
Certains personnages arrivent à être attachants, notamment les passagers de la première classe, le couple amoureux ou le second officier Manchester.
Et concernant le son, il est probablement l’élément qui donne le plus d’intérêt au film d’Ewald-Andre Dupont.
On est dans la période où le cinéma parlant doit faire ses preuves à un nouveau public exigeant et qui fera très mal pour la carrière des anciennes célébrités.
Au début, aucune musique n’est présente et le film commence avec le bruit de la mer, des vagues, du vent et des machines.
Ça donne une sensation bizarre et froide, alors que le cinéma muet fessait l’effort de mettre des musiques pour créer une ambiance.
Les musiques de ce film se font avec une aubade et avec le sang des passagers qui vont mourir.
Et après l’intégralité du Titanic qui coule, c’est le silence de la mer.
Un silence qui arrive à faire son effet pour montrer le côté tragique du naufrage et des pertes humaines.