Attack the sun
Fiche technique
Pays d'origine :
États-Unis, FranceDurée : 1 h 04 minDate de sortie (États-Unis, France) : 2019Réalisateurs :
Gwendal Sartre, Fabien ZoccoSynopsis : Peut-on s’abandonner au soleil sans se perdre ? Le désirer sans s’y brûler ? On connait la réponse pour Icare. Pour la figure centrale autour de laquelle le film est composé, Steven Moran, vingt cinq ans, né, éduqué et vivant à Los Angeles, la question se pose sous un autre jour. Son soleil est celui, obsédant, de cette ville-monde, son mode de vie hédoniste et héliophile, et l’éblouissement qu’ils produisent. Son univers, celui des fantasmes post- adolescents – le sexe, la voiture, le skate, la plage… – de cette géographie scintillante qui irrigue, comme chacun sait, tant de films. Comment brasser à nouveau cette matière, lui faire rendre gorge ? Gwendal Sartre (Song Song, FID 2012) et Fabien Zocco s’outilleront ici, tour supplémentaire, de l’imaginaire technologique de cette région, en confiant à la moulinette d’une intelligence artificielle, créée pour l’occasion par Fabien Zocco, des informations collectées sur internet et sur les réseaux sociaux. Elle régurgitera l’écriture de la voix off du personnage, contaminera les dialogues et les situations imaginés par Gwendal Sartre comme la structure du film. Il en résulte un film ventriloque, divaguant, contradictoire, chaviré par la glossolalie du personnage et des séquences à la succession imprévisible. S’y dessinent les mirages d’une ville de faux-semblants, prise dans son jeu de miroir, lointaine et factice, aux étincelles inaccessibles. Et si cette narration délirante et désarticulée est à l’image de ce que vit le personnage – de ce qu’il construit, de son autoérotisme insatisfait, lui qui ne cesse de se filmer, comme à vouloir rentrer dans le cadre –, elle s’accorde aussi au film, à l’atmosphère hantée par cette la machine à illusion qu’est aussi Los Angeles, ombre d’Hollywood oblige, comme reflet aveuglant d’une ville irradiante. (N.F.)