Attila Marcel par Cinemaniaque
Sylvain Chomet est une source de frustration intense pour moi. D’une part, je suis admiratif de sa capacité à rester lui-même et à imposer à chaque occasion son univers très particulier, croisement improbable entre le cartoon, Jacques Tati et Jean-Pierre Jeunet, audacieux au point d’imposer des héros silencieux, des personnages très hauts en couleur et des situations invraisemblables. D’autre part, je n’adhère pas du tout à sa manière de raconter une histoire : lente dans le mauvais sens du terme, au rythme incohérent, mélange peu abouti à mon sens de non-dit et de démonstratif appuyé.
Attila Marcel n’échappe pas à la règle : l’incursion de Chomet dans le réel est plus que louable, et sans doute son univers est-il plus fort une fois qu’il traverse le réel, mais le charme du film et le casting au diapason ne réussit pas à transcender une histoire qui tourne vite en rond, un court métrage tiré en longueurs à grands coups de clichés et de situations prévisibles. Chomet donne envie de l’aimer, c’est sûr, mais peut-être sa grande force (l’originalité) est-elle aussi sa grande faiblesse quand elle ne possède pas un scénario assez fort pour dépasser le stade du film sympathique mais anecdotique. Je ne désespère pas pour autant de voir un jour un chef-d’œuvre poindre le bout de son nez !