La Croisette au mois de mai, le réalisateur chinois Jia Zhang Ke commence à bien la connaître ! Ne serait-ce que ces trois dernières années : en compétition avec "A Touch of Sin" en 2013, Prix du scénario, membre du Jury en 2014 et de retour à la sélection officielle en 2015, en compétition, avec "Au-delà des montagnes". Une présence en compétition qui, cette fois ci, ne lui a rien rapporté mais une présence à Cannes qui lui a permis de recevoir en mains propres Le Carrosse d’Or 2015, la récompense décernée chaque année par la Société des Réalisateurs de Films, dans le cadre de la Quinzaine des Réalisateurs, à un cinéaste choisi pour les qualités novatrices de ses films, pour son audace et son intransigeance dans la mise en scène et la production. A 45 ans, Jia Zhang Ke continue de s’interroger sur le devenir de son pays. Cette fois ci, il va même jusqu’à situer la 3ème partie de son film en 2025, sans que, pour autant, on puisse parler de film d’anticipation. On ne peut que se féliciter de voir Jia Zhang Ke abandonner les effets d’hyper violence empruntés à Takeshi Kitano et Quentin Tarantino, effets qui n’ont pas leur place dans son cinéma et qui avaient plombé "A Touch of Sin". En mariant cette fois ci son cinéma social à la romance et au mélodrame, Jia Zhang Ke se rapproche de Zhang Yimou dans le style tout en continuant son observation critique de la Chine contemporaine.