Aubrun, l’absolue peinture
Fiche technique
Synopsis : En visite chez des amis, Frédéric Pajak est saisi par un tableau accroché à leur mur. Le nom du peintre ? François Aubrun, qui s’est installé à quelques pas de là où Cézanne a peint la montagne Sainte-Victoire et a consacré sa vie à saisir le tremblement de la lumière. Des années plus tard, Pajak se voit demander d’éditer un livre sur ce peintre, désormais décédé. Aubrun, l’absolue peinture est le contrepoint cinématographique de ce travail d’édition : la tentative complémentaire de cerner une œuvre picturale par des moyens autres que ceux qui lui sont propres. À défaut de pouvoir filmer un peintre au travail, Pajak filme donc son monde : les membres de sa famille témoignent de son rapport à son travail, ne fournissant que les détails biographiques les plus sommaires, car l’essentiel est dans le quotidien. Des images d’archives montrent Aubrun lui-même évoquant son rapport à la peinture, à la topographie qu’il s’est donnée comme décor, à son rapport au monde de l’art. Des plans montrent aussi la lente élaboration d’une exposition : la sélection des œuvres, la tentative de les agencer, ou encore le soin accordé au travail de l’édition. Mais c’est surtout un lieu que filme Pajak, et avec ce lieu, sa lumière, objet de toutes les recherches de François Aubrun. Pajak s’attarde sur des salles vides dans lesquelles se déverse le soleil, sur des paysages dont l’oeil hésite à estimer la profondeur. Filmer la peinture d’Aubrun est impossible et Pajak le sait : c’est la tentative de filmer le même objet qu’elle qui constitue le vrai projet du film. (Nathan Letoré)