Pas facile de critiquer ce film. Quasi inconnu, en raison d'une distribution très limitée, et d'une promotion ridicule (cf une bande annonce d'anthologie). Mais c'est cette promotion maladroite qui illustre le mieux ce film bancal.
Un film centré sur le personnage de Josh Hartnett (plutôt bon pour dans un rôle, taillé pour lui, de branleur magnifique) dirigeant d'une start-up à l'été 2001. Hors c'est de cette centralisation que nait la beauté et les limites de l'entreprise. En essayant d'allier destin économique de la boite et histoire de coeur, le filme ne remplit aucune des deux missions, faute de liens cohérents.
Pourtant quelques éléments étaient présents pour faire un film vraiment problématique sur la bulle internet. Une e.start-up familiale (un frère ingénieur, un frère commercial) en développement, avec pour preuve du succès, une valeur boursière à croissance exponentielle. Un dynamisme et un enthousiasme juvénile procuré par sentiment de rupture face aux industries traditionnelles et l'incompréhension des profanes d'une autre génération. Avec pour seule question: qu'est ce qu'ils font exactement? Question à la quelle le film ne répond pas, montrant ainsi le caractère vacillant du business model de la e.star-up. Des jeunes diplômés qui s'engouffrent avec une idée dans une tendance labellisée e-business, les investisseurs affluant, les enjeux et émoluments enflent rapidement et les fondateurs élevés au rang de rock stars. Problème: les les e-stars sont passagères, dans un environnement défini par l'innovation/reformation perpétuelle.
C'est donc beaucoup d'enjeux bien trouvés qui sont proposés dans ce film, la problème est qu'ils ne sont qu'effleurés en 1h28 polluée par une histoire de coeur sans rapport ('ancienne petite amie qui réapparait comme un cheveux sur la soupe).
+1 pour la bande originale, acteur à part entière et belle illustration du sujet.