Film espagnol au casting international de qualité (Antonio Banderas, Melanie Griffith, Robert Forster, Mark Anthony McDermott, Javier Bardem, Birgitte Hjort Sørensen...), Autómata se déroule en 2044, dans un monde post-apocalyptique et relate l'histoire de Jacq Vaucan, agent d'assurance travaillant pour la ROC, une société fabricant des robots (les Pèlerins 7000), qui se retrouve mêlé à une enquête concernant des robots "défectueux"... Ceux-ci pourraient bien poser des problèmes à la ROC et peut-être, qui sait, à une Humanité en plein déclin.
L'ombre d'Isaac Azimov plane sur le film (les lois de la robotique) et se pose l'inévitable question : "les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?". Sans dévoiler l'intrigue, disons que les robots sont dépeints comme des ouvriers-esclaves, des robots-putes, du personnel de maison, souvent méprisés, voire détestés, par des Humains eux-même précarisés. Que ce passerait-il si ce personnel corvéable à merci s'émancipait de ses maîtres ?
Alors que les robots rêvent d'humanité, Jacq, lui, rêve de revoir la mer de son enfance, celle d'avant le désert aride qui lui sert d'horizon. Cela donne une jolie scène où Jacq apprend à danser à la robot-pute Cléo sur La mer de Charles Trénet, sur fond de planète mourante. Cléo "enfantera" - "il a tes yeux" dira Jacq ; Jacq aussi enfantera ; elle, par dépit, ne dira rien, car elle sait maintenant ce qu'est l'amour et la maternité.
Certes, Autómata n'est pas un chef-d'oeuvre du 7ème Art, il y a des défauts, le rythme est plutôt lent, ce qui pourrait en rebuter certains, peut-être un manque d'ambition, mais ce film reste une bonne surprise et une bonne série B !