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Ava, ce n'est pas une histoire d'amour même s'il y a en a une. Ava, ce n'est pas lh'istoire d'une perte de la vue même s'il y en a une. Ava, c'est une perte de repères, c'est la tension de l'adolescence, c'est le cri de liberté, d'une ingénue qui raconte ses cauchemars face caméra avec un regard aussi dur que sombre.
Tout est parti d'un rond...une iris noire où le soleil disparait jour après jour. Tout est parti d'un cercle, celui de la vie qui, pour Ava, cesse de tourner, s'arrête le temps d'un film, d'une poussée de liberté.
Ava, ce n'est pas l'histoire de l'éternité ou de l'éphémère. Ce n'est pas le temps qui passe et nous handicap jour après jour. C'est le rappel qu'il ne tient qu'à nous de revivre notre adolescence, notre enfance, et que la nuit offre autant de promesses que le jour.
C'est d'ailleurs la nuit que les choses les plus importantes se déroulent pour Ava. Elle n'y voit rien et avance les yeux fermés vers les limites de la société. Elle pointe sa flèche sur ses cauchemars qui se dissipent, elle fait un pas de côté, se couvre d'argile et devient non pas une autre mais, l'espace d'un rayon, son autre.
Ava c'est le cri de l'adolescente que l'on voudrait confiner. C'est une ode à la liberté. C'est l'auréole qui entoure les fous et les fêlés. Ava c'est une jeune fille en passe de disparaître qui finit par se révéler. Passer de l'ombre à la lumière.
Léa Mysius joue avec les ombres. Tant et si bien que la lumière devient un personnage à part entière. Parfois, elle enfouie l'héroïne sous un monceau de particules lumineuses. Parfois elle la révèle dans toute sa beauté. Cette beauté dont elle est aveugle.
Léa Mysius joue aussi avec les gestes, les mots. Sublimé par des acteurs plus justes que dans la vie, c'est un film à regarder la lumière éteinte et les yeux grands ouverts. On en ressort perturbés, heureux, armés, rebelles, solaires.
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Créée
le 14 juil. 2018
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