Atomic Rousse...
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Du début à la fin, Ava tient ensemble deux thèmes hétérogènes qu’il mêle de façon réussie : soit d’une part le passé d’alcoolique et de névrosée d’une femme qui a fui sa famille et sa ville pour renaître dans l’armée ; d’autre part la succession des missions qui consistent à infiltrer un milieu et à tuer une cible définie par ses supérieurs. Car tout se passe comme si la fragilité de ses antécédents, appliquée aux exécutions qui lui sont ordonnées, se convertissait en humanité prise devant des cibles qui sont avant tout des êtres humains.
Le personnage interprété par Jessica Chastain recouvre ainsi ce qui faisait la qualité et la force des premières héroïnes de Luc Besson : le douloureux alliage d’une matière brute voire brutale, d’une rage à vivre et à détruire, et d’une fragilité presque candide qui raccorde la tueuse à gages à qui elle est, qui perce à jour sa carapace. L’alcoolisme d’Ava devient un leitmotiv répété par tous, protagonistes comme antagonistes ; il flotte constamment à l’écran tel le spectre d’un passé qui ne saurait passer et qui poursuivra la jeune femme jusqu’à la fin. Une séquence symbolise bien la dualité qui tiraille et caractérise l’héroïne : le Duc (John Malkovich) rencontre Simon sur la terrasse de ce dernier et passe, en l’espace de quelques secondes, d’une menace explicite – une arme sur la tempe – à la chaleur humaine d’un contact, quoique forcé – une enfant dans les bras.
Il y a quelque chose, dans le long métrage de Tate Taylor, qui emprunte à la fatalité des tragédies antiques et classiques, une clairvoyance quant à la finitude des destinées humaines et la manière dont elles vont se terminer. Réalisation alerte en dépit d’une tendance au sur-découpage des plans lors des séquences d’action, prestations convaincantes, musique efficace signée Bear McCreary. Ava s’affirme comme un honnête polar doublé d’un beau portrait de femme, petit divertissement intelligent pour refermer cette année en beauté.
Créée
le 9 déc. 2020
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