J’y suis allé un peu à reculons : un abonnement UGC à honorer, pour une semaine où aucun film ne me tentait vraiment. Et puis une bande annonce pas mal faite, un nouveau thriller autour d’une amnésie, un Memento bis, lui tatouait les messages sur sa peau, elle enregistre chaque jour le vécu de la journée pour se la remémorer le lendemain avant qu’elle ne lui échappe – pourquoi pas ?

La défiance venait des notes, basses, très basses, sur SC ou ailleurs ; plus encore de l’absence du film, malgré son gros casting, dans pratiquement toutes les publications spécialisées ; et plus encore de l’écart entre les notes récoltées par le roman (que je n’ai pas lu), plutôt bonnes, et celles du film. La crainte d’une adaptation et d’une réalisation très ratée.

Crainte fondée : on est dans un téléfilm à trois personnages (et quelques comparses), les personnages sont mal identifiés, les lieux sont mal identifiés, il n’y a pas de rythme, pas d’action, on est constamment dans la répétition bien lourde (elle enregistre les éléments de sa journée, en direct, puis elle les réécoute, très régulièrement en direct), il y a bien quelques leitmotivs (un œil en gros plan …), des bribes de souvenirs (une cicatrice …), des effets d’une extrême banalité pour entretenir une tension qui ne vient jamais (le bruit très rapproché de véhicules à grande vitesse), malgré les efforts méritoires des interprètes.

Il n’y a pas vraiment de mise en scène.

En fait le film se résume à une enquête policière très classique, autour de trois personnages – la femme et son amnésie, entourée de tous ceux « qui lui veulent du bien » , le mari, le confident et l’amant. Tiens, cela fait quatre personnages à présent, quatre tiers, cherchez l’erreur.

En fait la vérité (avec un twist sans intérêt suivi d’un épilogue à l’eau de rose) se découvrira chaque fois qu’un des protagonistes en révélera, très directement, un élément …

En se concentrant sur cette seule « énigme », le film passe à côté d’un essentiel qu’il ne parvient même pas à frôler – une véritable histoire d’amour fou,réellement originale, ce terme étant à entendre de la façon la plus absolue et la plus folle.

Je n’ai certes pas lu le roman – mais j’ai l’intime certitude qu’il a su se nourrir de cette folie.

A oublier.

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le 3 oct. 2014

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