Avanti!
7.1
Avanti!

Film de Billy Wilder (1972)

Support: Bluray


C’est toujours un plaisir de retrouver le tandem Billy Wilder/Jack Lemmon, d’autant plus lorsque le géniteur de Some Like it Hot ou The Apartment retourne en Europe pour nous présenter une Italie de carte postale qui met du baume au cœur et fait travailler les zygomatiques.


Wendell Armbruster III (Lemmon) doit en effet se précipiter sur l'île d’Ischia pour rapatrier le corps de son père, industriel notoire, à Baltimore. Il lui découvre alors une vie secrète, faite de baignades nues au petit matin en mer tyrrhénienne et de dîners musicaux, le tout en compagnie d’une femme anglaise. L’occasion pour le réalisateur d’enchaîner les retournements de situations savoureux dans une œuvre qui va allègrement piocher dans les tenants de la commedia dell’arte.


Wendell emprunte à Arlequin, de sa tenue portée dans l’introduction, au masque qu’il porte, celui qui lui fait refuser de voir la réalité en face et le pousse à camoufler la vie de son paternel, puis la sienne. Miss Pigott (Juliet Mills, pétillante) se place en Colombine, fondamentalement optimiste bien que n’ayant pas d’illusion. Une énergie libre, indépendante, qui est prête à jouer à visage découvert pour obtenir ce que son cœur désire. Et le trio principal est complété par Carlo Carlucci, Brighella des temps modernes, le maître d’hôtel serviable à l’extrême, dont l’astuce pour maquiller l’obscène relève du génie.


Mais Avanti! est également une comédie du décalage. L’affairisme du riche industriel se heurte rapidement à la dilatation du temps propre à la dolce vita, et par le savoir vivre des différents personnages rencontrés, tous plus loufoques les uns que les autres (mention spéciale au croque-mort), son caractère hautain et imbuvable va peu à peu s’étioler pour laisser place à un homme nouveau, relaxé.


Ajoutez à tout ceci de bonnes piques bien senties à l’Amérique, un regard fendard sur le passé de l’Italie, une musique entraînante de qualité, et un étrange rapport au poids, et vous obtenez un film qui fait bon usage de sa simplicité pour prodiguer du bon temps et des passages mémorables. La patte Wilder ne faillit jamais.


Créée

le 10 juin 2024

Critique lue 9 fois

Frakkazak

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