Off The Wall


Pour vous raconter le choix de mon avatar sur le site Sens Critique, c'est bien simple, lorsque j'ai établi mon compte, le site m'a proposé d'importer un papier peint pour la couverture de mon profil. Comme j'avais une photo de la découverte des briques d'un mur de la maison, j'ai trouvé que l'image tombait à point. Et pour confirmer mon sens de l'à propos, j'ai choisi la pochette d'un album avec la même tonalité. Une question peut maintenant se poser quant à l'angle par lequel j'ai abordé le site, à savoir si mon avatar s'est constitué de ma personnalité inconsciente, si je mets en relation mon choix avec mon historique, ou si cet avatar influence le personnage virtuel que je me constitue sur le net. Les aspects "d'être original ", "en dehors des murs", " affranchi "ou même proche du "Roger Waters 's tears down the wall " étant des caractéristiques pour lesquelles je pourrai me complaire à me décrire.


Got to be there


Bon alors, 2009 année mouvementée pour moi et Avatar, le film, est tombé un peu comme un cheveu dans la soupe juste avant la conclusion de cette période. Je n'en attendais rien, à part peut être le défi visuel vendu dès qu'il est apparu sur nos écrans et c'est un peu blasé que j'ai assisté à la séance. OK, d'accord, la 3D était démente mais la texture de l'image constituée en des couches infinies de plans,d'arrières plans et de profondeurs de champs plans était riche à atteindre l’écœurement et la réminiscence des histoires passées de James Cameron pouvait conférer à l'ensemble un sentiment d'exposition de savoir faire tape à l’œil. Toujours est il que rétrospectivement, quand j'assemble les détails de la nuit où j'ai vu ce film, je me rends compte que ce fût les dernières heures de mon ancienne vie et l'aube de la vie que je vis depuis.


Un peu comme le jour où j'ai séché un entretien final pour un boulot me plaisant moyennement pour me diriger vers une carrière plus en rapport avec mon "moi" et que pour ne pas en discuter le soir même avec mes parents, je suis allé voir Matrix


ABC


Si j'ai déjà eu l'occasion de le revoir depuis, c'est au bout de toutes ces années que je suis prêt à recevoir la claque tant promise, à entrevoir les desseins de James Cameron et de l'en féliciter, tant il s'acharne à nous raconter l'histoire à travers le défi visuel. Clairement, il maitrise son image et bon nombre de procédés narratifs pour les utiliser sciemment et nous transmettre des informations subliminales utiles pour saisir l'ampleur de son projet que l'on peut penser "bateau", à première vue. Il suffit d'ailleurs de voir ce qu'il fait de sa carrière depuis pour se dire que ce premier épisode, d'une série qui s'annonce dantesque, compile tous ses actifs passés pour le projeter dans une nouvelle dimension, celle, s'il réussi son pari, qui le transformera en divinité du 7eme art.


Beat It


Bien sûr, je me base sur l'histoire de Jakesully pour m'emballer ainsi dans les mots, pourtant le personnage le plus proche de "l'ancien" James Cameron est indéniablement Miles Quarritch, meneur d'homme hors pair, maitrisant systématiquement toutes les situations avec flegme, décontraction et détermination, prenant des décisions stratégiques en absorbant une gorgée de café, ne posant sa tasse que pour aller démerder une circonstance mal engagée. Bien sûr, le fan d'Aliens qui sommeille ne peut s'empêcher de souligner ce duel inversé entre la bête et la machine utile pour rapprocher le réalisateur au personnage de Grace Augustine, personnage aussi dur, à première vue, dont les motivations bien plus idéalistes et la curiosité bien plus humaine dimensionnent le discours écologique.


Man in The Mirror


Je ne sais pas de quelle poche est sorti Sam Worthington et vu mon appréciation mitigée envers cet acteur dans les quelques films où j'ai pu le revoir, je me questionne quant à sa place dans un tel film. Son apport est incontestablement sans saveur dans les scènes où il apparait en bleu, pourtant, je veux bien admettre un plus dans les scènes dans lesquelles il apparait en humain. En particulier lorsqu'il remplit son journal vidéo, il excelle dans la traduction des questionnements d'un tel personnage dans cette situation, de l'acquisition de ses certitudes à travers son avatar sans se départir des faiblesses qui lui sont attribuées dès le début


Can You Feel It


Lorsqu'on lit les critiques amateurs sur notre site favori ou ses concurrents, on peut remarquer une doléance régulière qui compare le cinéma actuel, disons des vingt dernières années, à celui un peu plus rétro des années 80, 90 et bien sûr d'avant. Si on ne peut pas mettre en cause systématiquement le support, il est indéniable que l'apport du numérique dans nos us et coutumes a considérablement changé le rapport de tout un chacun à l'image, réalisateurs de films inclus. Même le plus oldschool d'entre eux qui tourne encore en pellicule aura un écran direct de retour, un développement accéléré, une synchro son en direct, les images à la maison en rentrant le soir, sans parler des copies distribuées à la moindre particule de la production. Des paramètres qui modifient intrinsèquement l'élaboration de ce qu'on appelait, il n'y a pas si longtemps le 7ème art et dont on se pose sciemment la question sur son statut actuel.


C'est pourtant en prenant à bras le corps cette évolution que le plus gros défi est remporté sous nos yeux abasourdis. En opposant des images supposées en décors réels, à la tonalité froide, en accordant un éclairage quasi 80's aux ambiances intérieures ou nuits, en brouillant légèrement les extérieurs jours dans la base militaire, mettant en cause chaleur et atmosphère alternative, en rajoutant des éléments de perspectives lumineux toujours froids, le contraste devient édifiant avec les décors chatoyants de Pandora qui nous caressent inlassablement les yeux. Le génie tenant dans cette scène de transition entre les deux mondes où Jake Sully découvre son nouveau corps dans des conditions de film documentaires avec une caméra épaule légèrement brouillonne et un rendu de l'image étonnamment cru en comparaison du reste.


Qu'on le reconnaisse ou non, si une hémisphère de notre cerveau nous rappelle sans cesse que tout ce que nous voyons est faux, l'autre partie s'y complait sans restriction et appréhende négativement l'imminente fin du film qui nous ramènera,, au contraire de Jake Sully, dans notre dure réalité.


I Want You Back


Question à 100 balles, quel peut être le lien entre tout ce que j'ai écrit et le titre de la critique qui, je rappelle, se nomme "Hakuna Matata!". A vrai dire, ça m'est venu comme ça quand j'ai commencé à penser à la forme de cette critique et , si tenu qu'il puisse être, c'est le fil directeur de ce texte. Je vous rappelle que dans le film "Le Roi Lion", "Hakuna Matata!" est la séquence de transition un peu rapide entre la mort de l'ancien roi et l'avènement du prochain.
Qui pour contester qu'avec Avatar, James Cameron est mort.
Vive James Cameron!

Toshiba
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le 27 févr. 2021

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