12 ans après son précédent titanesque chef-d'oeuvre, James Cameron revient avec une promesse : celle de révolutionner le cinéma et de l'entraîner sur un nouveau terrain, celui de l'art absolu, de l'immersion complète, dans la quête d'une oeuvre ultime. Un peu présomptueux, le pari est pourtant gagné. Car cet Avatar est non seulement le fleuron technologique du 7ème art, mais aussi -et surtout- une fable universelle, généreuse, sublime et majestueuse.
Une oeuvre complète -
La trame scénaristique principale, un classique mais très efficace conte mythologique et initiatique (dans la veine d'un Danse avec les Loups ou Le Nouveau Monde) n'est que le prétexte pour explorer des thématiques plus élaborées : écolo et anti-colonialiste, il ne cède cependant jamais aux facilités habituelles, naïves et parfois démagogues de ces thèmes. Avec la poésie et l'utopisme d'un Miyazaki, c'est avec force et intelligence qu'il les aborde. Avec ses nombreux niveaux de lecture, Avatar devient un film civilisationnel et une exploration historique avec une fantastique mise en abyme. Ces éléments narratifs suffisent à en faire un conte suprême, un nouveau pilier de la science-fiction.
Une maestria technique démentielle -
L'immersion est bouleversante, grâce à une cohabitation gigantesque du summum des technologies cinématographiques : performance capture, caméras virtuelles et systèmes 3D sont portés à leur paroxysme, et sont au service de la réalisation originale et palpitante d'un Cameron au sommet de son art. La parfaite lisibilité des scènes, la mise en espace maîtrisée, et les superbes plans séquences ne font cependant pas oublier que cette démesure visuelle n'est pas la finalité, car elle sert en permanence la richesse des thèmes et de la narration. Magnifique en 2D, Avatar l'est encore plus en 3D. Bien plus qu'un gadget, cette 3ème dimension est un élément majeur de l'oeuvre, et nous plonge dans ce monde fascinant, complexe, minutieusement élaboré et incroyablement précis.
Réussite artistique, supériorité visuelle -
Le chara design qui m'avait un peu rebutés dans les bandes-annonces est au final totalement convaincant. Bien sûr, les artistes du studio Stan Winston et les sublimes effets visuels (réalisés entre autres par Weta et ILM), sont en première ligne de ce phénoménal succès. La partition émouvante et puissante de James Horner parachève la réussite de l'oeuvre, malgré les regrettables auto-plagiats du compositeur, toutefois plus discrets qu'à son habitude. Le casting, mené par un Sam Worthington épatant -et décidemment à suivre-, est impeccable de bout en bout. Zoe Saldana est pleine de grâce, Sigourney Weaver réussit son come back et les seconds rôles ne sont pas en reste, notamment Michelle Rodriguez qu'on regrettera même de ne pas voir assez, dans ce film qui n'a pour seul gros défaut que d'être trop court malgré ses 2h40 au compteur.
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