Quand j'ai vu Avatar, je partais déjà avec un apriori : la dernière fois qu'un film de Cameron avait fait un tintamarre pareil, c'était le Titanic, et personnellement j'avais trouvé le film extrêmement mauvais, long, chiant, pénible, et plus de 10 ans plus tard, je ne comprend toujours pas l'engouement qu'il y a eu pour ce film, dont on connaissait déjà tous la fin : tout le monde savait que le bateau finirait au fond de l'eau.
Avatar, je ne l'ai pas regardé en 3D, ni même sur un grand écran. Verdict : c'est un film sympa ! Ça bouge bien, on ne s'ennuie pas, le scénario comporte une touche d'originalité écolo des plus intéressantes. Et puis surtout, visuellement parlant, c'est juste beau, léché, soigné, extrêmement bien travaillé. Depuis mon iPad, je me suis régalé, alors j'imagine la claque que ça doit être sur grand écran en 3D.
Malheureusement, là s'arrêtent les points positifs. Car si sur la forme, Avatar est une réussite, sur le fond, le film de Cameron n'est qu'un ramassis de raccourcis, de clichés, de ficelles faciles, rares sont les surprises, les éléments s'enchainent avec la prévisibilité d'un épisode de Derrick ...
Retrouve tour à tour le gentil paralytique dépressif qui se voit offrir une seconde chance, le militaire colonisateur un tantinet dictatorial sans cœur et sans reproches, le consortium d'industriels pas beaux qui ne pensent qu'à l'argent, la gente féminine qui commence par haïr notre héros avant de succomber à ses charmes, la quête impossible et improbable que notre héros réussit les doigts dans le nez, les renforts sortis de nulle part pour la bataille finale, des personnages secondaires qui meurent, mais pas les principaux...
Bref, cet empilage est tellement grotesque qu'on en viendrai à traiter Avatar de navet de l'année s'il n'y avait pas l'originalité du film et l'ambiance visuelle particulière si réussit.
Car si l'ambiance visuelle est chouette et originale, l'ambiance sonore est par contre d'une pauvreté sans bornes. James Horner est un escroc. Cela fait bientôt 30 ans qu'il participe à l'élaboration de bandes originales de films à succès (Willow, Zorro, Titanic, Avatar, Troy ...) tout en servant à chaque fois la même soupe qui à force d'être ressassée est tout simplement imbuvable.
Première piste, les roulements de tambours sont les mêmes que dans Troy et à la fin de Zorro. Il pousse même le vice avec un petit passage inutile de 3-4 notes hyper caractéristiques que l'on retrouve et dans Zorro, dans Troy ... Et dans Willow !
Seule, la BO de James Horner reste quand même hyper potable. Mais pour le cinéphile un tant soi peu érudit en bandes originales, ce produit reste du recyclage ... Dommage !
Cela dit, ça reste dans la mouvance écolo du film, tout ce recyclage.
Piste 8, montée de l'"intensité dramatique" avec une sorte de chorale suivi de tambour et de trompette ... Exactement pareil que sur la dernière partie de Troy ... Par la suite, pas mal de petit rythmes secondaires sont repiqués depuis Zorro ... On entendra aussi une sonorité piqué à Titanic, avec une petite cloche (elle doit être aussi dans Zorro celle là ...). Et toujours son tadadadan caractéristique limite énervant. On dirait le vieux gus qui a perdu un pari, et qui doit coller le même air dans chacune de ses BO ...
Il est vrai que tous les compositeurs ont un jour ou l'autre fait de la récup dans leur discographie pour meubler certaines compos. Hans Zimmer à ses débuts par exemple a pondu un Pacificateur extrêmement proche de son US Alabama. John Williams ou Danny Elfman ont aussi usé de ce procédé. Dans sa période « jazzy » Williams a resservit pas mal de fois la même chose sur plusieurs films. Mais là où chez ces compositeurs, ce procédé est ponctuel, chez Horner, c'est une récurrence ! Il ne sait apparemment pas composer autre chose qu'un vieux mauvais remix de l'ancien mauvais remix précédent...
Et ça plombe quand même un peu plus le film Avatar, qui au final, est un bon film, avec des choses intéressantes, mais qui se trouve être à des années lumières du chef d'œuvre révolutionnaire que l'on nous a bassiné à sa sortie...