Underdog
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le 6 févr. 2017
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Le principal écueil du cinéma d’épouvante contemporain se tient dans la conviction que le monstre fera le film. Il est d’ailleurs amusant de constater que cet écueil – qui atteste la facilité croissante avec laquelle donner vie à des images numériques – s’oppose à la difficulté que rencontraient les productions horrifiques plus anciennes, difficulté liée à l’exhibition d’un corps costumé ou d’une bête-machine dont l’animation s’avérait périlleuse. Jadis on montrait moins pour suggérer davantage, la peur se construisant ainsi dans la durée, jusqu’à la confrontation finale avec la chose sortie de l’ombre. Aujourd’hui c’est l’inverse : on tend à reléguer la structure dramatique au dernier rang pour asseoir devant elle le frisson facile.
Baba Yaga a en effet une créature, une terrible créature à mi-chemin entre la sorcière et l’araignée. Le souci est qu’elle se manifeste par une série de jump scare insupportables qui ne participent nullement à l’immersion du spectateur dans l’univers déployé mais brise une immersion déjà affaiblie par une écriture médiocre des personnages. La relation entre la mère et la fille ne prend jamais l’épaisseur nécessaire et se révèle vite prétexte à une juxtaposition d’apparitions spectrales. De même, les arcs narratifs peinent à coïncider les uns avec les autres. Des pièces d’un puzzle sont jetées en vrac mais, une fois mises côte à côte, ne forment pas un tout homogène.
Pourtant, reconnaissons deux qualités au long-métrage : d’une part sa bande originale axée sur la répétition d’un court motif terrifiant que l’on suppose joué au didgeridoo (bien que nous ne puissions en avoir la certitude, la composition n’étant pas éditée…) ; d’autre part certaines scènes horrifiques qui orchestrent avec talent un crescendo traumatique, comme la disparition de Danny ou la clausule. Baba Yaga emprunte beaucoup à Jusqu’en Enfer de Sam Raimi, ne dispose cependant ni du propos ni du savoir-faire de son aîné. Reste un divertissement correct qui garantit quelques sueurs froides.
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le 6 sept. 2019
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