C'est d'la bonne !

Agréablement surpris par ce film !

Pour placer un peu le contexte je n'y suis pas allé en avant-première, j'ai pris ma place sur le tas, sortant d'un Stillwater qui m'a personnellement déçu et qui a comme point en commun avec Bac Nord, que de se dérouler dans les quartiers nords de Marseille. Habitant d'ailleurs la ville, j'ai pris l'œuvre faisant participer Matt Damon en guest, plus comme une carte postale qui ira titiller de temps à autre l'envers de son décor, qu'un film affichant une once de réflexion sous-jacente.

Bingo, c'est à quoi nous avons enfin avoir le droit ici.

La morale que j'en ai ressorti est d'une bonne justesse (l'œuvre ultime ayant décrit le système, ses institutions ainsi que la banlieue d'une manière inégalée restant un certain The Wire). L'idée que l'on retiens du film c'est que la réalité n'est pas forcément toute blanche ou tout noire. Bac Nord décrit autant la proximité que peut avoir cette dernière avec la population que sa ressemblance au niveau personnelle. Je ne peux qu'apprécier lorsque des œuvres telles, aient le mérite d'être honnête.

Un agent de l'état n'étant pas forcément gentil/méchant, sa hiérarchie non plus et la morale qui se découle du film c'est que chacun ira en premier lieu percevoir et servir ses intérêts. Que ce soit aux dépens ou non d'autrui. Le fait est que c'est d'une réalité implacable et que c'est là où se dénichera précisément la faille du système qui se mordra au final tout seul la queue. Et ce système c'est celui dans lequel on vit. Pour de vrai.

La retranscription des « racailleux » est plus cinématographique qu'autre-chose ici. On y comprend que les dealers, nourrices et autres jobbeurs sont à moitié endormis et guidés par ce qui les font vivre, autrement dit : la drogue. Pour avoir côtoyé il fut un temps ces quartiers, je trouve personnellement qu'il n'y a pas spécialement de fausse note à ce niveau-là.

En parallèle de ça, le film laisse sous-entendre que les habitants de ces quartiers sont les victimes de ces individus pénalement répréhensibles et je n'ai en tout cas pour ma part, pas ressenti de clivage démesuré dans chacune des représentations. C'est un pris-parti, et le tout est écrit ici, avec brio car on assiste avant tout à une histoire s'inspirant sur des faits réels. Et en plus de le faire, il le fait correctement.

Globalement, le tout sait progressivement prendre forme et amener ce qu'il faut en terme de rythmique. Ça part crescendo et on ne s'ennuie pas lorsqu'il y'a des temps morts car c'est limite si chaque scène sert l'intrigue et aura influence sur les différents personnages les composants.