Agent immobilier bien installé, Marvin se met à paniquer en découvrant le contenu d'une mystérieuse carte de Saint-Valentin reçue à son bureau. L'incontrôlable Rose est en effet de retour dans sa vie et, avec elle, un passé violent dont Marvin croyait avoir tourné la page...
Toute la sympathie du monde que l'on peut avoir pour Ke Huy Quan n'aura donc pu sauver ce "Love Hurts" du désastre !
Revenu en force pour nous toucher en mari aimant dans "Everything Everywhere All at Once" en 2022 (et ce aussi bien dans le film que lors des multiples cérémonies récompensant justement sa prestation), il était devenu logique d'offrir à l'éternel Demi-Lune et Goonie un premier rôle pour lui permettre d'enfin briller par lui-même sur le devant de la scène. Et, même si le concept paraît de plus en plus s'épuiser par sa redondance ces dernières années, le voir dans le rôle d'un individu en apparence lambda révélant du jour au lendemain des prédispositions de meurtrier surdoué (comme ses collègues de "John Wick", "Nobody" & co) offrait forcément des perspectives alléchantes tant cela pouvait trancher avec le côté affable qui émane de ce petit bonhomme si attachant.
Un aspect dont "Love Hurts" use évidemment dans sa partie introductive, faisant de son héros un modèle de gentillesse, apprécié par tous et dont le rêve simple est d'être reconnu comme le meilleur agent immobilier de l'année parmi ses pairs. Et, si tout s'annonce de prime abord plutôt bien dans un mix d'action et de second degré (sans être original pour autant), lorsque son existence se voit soudainement parasitée par la résurgence de son passé criminel, "Love Hurts" se met rapidement à tourner à vide en tirant sur la corde d'une intrigue essorée de trahisons entre gangsters et des affrontements se voulant vaguement absurdes mais sans cesse desservis par une écriture famélique et des chorégraphies de combat parfois beaucoup trop appuyées pour être crédibles (on sauvera néanmoins celles contre Raven et ses lames, amusantes).
Entre un ennui qui gagne trop rapidement un film qui s'en voudrait dénué (1h23 au compteur et cela paraît pourtant interminable) et un argument principal romantique jamais réellement mis en valeur (le personnage d'Ariana DeBose ne se réduit finalement qu'à un prétexte futile errant dans le long-métrage), "Love Hurts" va ressasser la très attendue confrontation (et choix qui en découle) du présent au passé de son héros jusqu'à définitivement lasser et sans y ajouter la moindre plus-value à tout ce que l'on a pu voir auparavant dans la même veine. Même les retrouvailles de Ke Huy Quan avec un autre Goonie, Sean Astin, au sein d'un même long-métrage ne sont pas à la hauteur de l'émotion nostalgique qu'elles auraient pu susciter (et ce n'était pas dur pour nous titiller avec ça), c'est dire l'ampleur de la déception que peut représenter ce "Love Hurts"...
Heureusement, malgré le ratage, le capital sympathie que l'on a pour Ke Huy Quan reste, lui, intact car on sait que d'autres projets sauront le mettre en valeur de bien meilleure manière à l'avenir. "Love Hurts" n'aura au moins pas réussi à blesser ça.