Song Hao est un lycéen bon élève et probablement promis à un avenir brillant. Par accident, il poignarde un homme. Il prend la fuite et ne reviendra dans sa ville natale qu'après 15 ans d'exil. Apprenant qu'il n'est pas le seul à partager ce lourd secret, il sera victime de chantage et manipulations, jusqu'à attendre le bout de la jetée, rongé par la culpabilité.
Le film se concentrera sur les relations qu'il tissera ou retrouvera mais ne sont pas toutes aussi bien réussies les unes que les autres. Au péage pour entrer en ville, il tombe sur une ancienne camarade de classe qui fera une fixation obsessive sur lui. Ayant presque, si ce n'est pas le cas, abusé de la vulnérabilité de notre protagoniste, leur relation se créée mais je trouve qu'il est donc difficile d'éprouver une quelconque sympathie à l'égard de cette quasi-psychopathe. Le film, qui avait pourtant des fondations solides, gravitera un peu trop autour de cette relation à mon goût alors qu'on aurait pu préférer approfondir celle avec son père par exemple. L'utilité ce celle-ci aurait pu être de créer une tension avec le père policier de la demoiselle, créant ainsi une sorte d'étau autour de Song Hao, mais ce ne fut pas le cas.
Même si certains points du scénario sont donc plus ou moins bien réussis (peut-être à vouloir trop en faire ?), Xiaofeng Li propose néanmoins une réalisation et cinématographie très réussies. La traditionnelle pluie abondante est au rendez-vous avec ses nombreux reflets de couleurs et lumineux ainsi qu'une musique donnant parfois presque lieu à une ambiance feutrée et mélancolique. Zhang Yu porte le film par sa prestation avec quelques scènes fortes.
Back to the Wharf, même s'il n'a pas le poids espéré notamment en deuxième partie, reste un film intéressant avec toujours en filigrane corruption et critique sociale.