So Good Bad Black
Un film auto-produit coooooomplètement barré. Commenté par une voix-off, le "joker", ce fou-métrage est absolument merveilleux. De l'action, des effets spéciaux, de l'amour, de la trahison... Tous...
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le 22 févr. 2018
Dans une précédente critique j'avais déjà parlé de Wakaliwood et de son cinéma foutraque amateur et généreux made in Ouganda. Une cinéma totalement indépendant fabriqué à l'énergie, à l'arrache, à la débrouillardise et à la passion dans la banlieue et les bidonvilles les plus pauvres de la capitale Ougandaise. Isaac Nabwana nous revient une nouvelle fois avec un blockbuster complétement fauché mais toujours gorgé d'action et de cascades, de moments hilarants et même cette fois ci d'une certaine profondeur.
Il est toujours un peu difficile de résumer un film de cet acabit mais il s'agît en gros d'une histoire de vengeance de la part d'une jeune femme et chef de gang appelée Bad Black qui a connue par le passé une enfance très difficile dans les rues du ghetto après avoir été jetée dehors par sa grand mère.
Même si son film est emprunt d'un certain message social sur le précarité et la difficulté de la vie dans les bidonvilles de Kampala Isaac Nabwana n'est pas là pour faire du drame psychologique et son maître mot et leitmotiv reste l'action, l'action et l'action . Le film s'ouvre sur le braquage d'une banque avec un guichet en carton, se poursuit par une fuite pleine de coups de feux pour s'achever par une course poursuite motorisée gorgée d'effets spéciaux approximatifs. Le film prendra ensuite un tour plus grave et bien plus sérieux en décrivant le quotidien des gosses sans abris et mendiants pour le compte de petit caïds ; alors bien sûr on est pas pour autant dans un univers de drame social pour soirée cannoises mais on sent poindre chez Isaac Nabwana une sincérité assez touchante. Le film reprendra ensuite son rythme de croisière en introduisant un médecin américain blanc entrainé à devenir un vrai commando par un gosse karatéka en crocs roses qui lui colle des baignes , une bande de drogués et chanteurs qui dissertent pour savoir si Predator est un rasta ou si Stallone pourrait battre un alligator le tout autour d'une histoire de vengeance qui oscille entre Kill Bill et Les Feux de l'Amour. Une nouvelle fois Isaac Nabwana fait preuve d'une sacrée générosité dans l'action et il faut saluer aussi les acteurs qui donnent vraiment de leur personne tant on sent que les coups ne sont pas toujours retenus lors d'affrontement qui précisons le sont loin d'être ridicules dans leurs chorégraphies martiales. Et puis l'on sent un peu plus d'envie de cinéma dans Bad Black avec des flashbacks, un montage plus percutant et un scénario plus construit.
Et puis bien sûr on retrouve cette particularité typiquement et heureusement uniquement propre à Wakaliwood avec la présence d'un VJ (Vidéo Jockey) qui commente absolument tout le film de manière hystérique mais souvent hilarante. Il fait absolument tout que ce soit la musique à la bouche, les bruitages, les dialogues, la promotion du film, les pensées des personnages, le narrateur ou les commentaires débiles. Si il doit répéter au moins 45 fois Commando durant le film il cite également des tonnes de références plus ou moins pertinente mais parfois très drôle comme lorsqu'en voyant un gamin black il s'exclame "Wesley Snipes" ou "Godzilla" pour une grosse mama black enfermée en prison. Le film invite l'acteur et producteur américain Alan Hofmanis (qui semble avoir senti le bon filon avec Wakaliwood) qui incarne ici le médecin et que notre commentateur survolté présente comme la plus grande star du cinéma d'action américain avec Van Damme. Et au petit jeu des citations multiples de la part de notre VJ hystérique on aura droit aussi à Bruce Willis, Arnold Schwarzenegger, Belmondo, Zoe Bell, L'arme Fatale, Bud Spencer et même Bill Murray, allez savoir pourquoi ? Si cette supra voix off omniprésente se fera un peu plus discrète lors de scènes dramatiques elle n'hésitera pas à trouver parfois que le film devient trop chiant avant de l'accélérer façon avance rapide de magnétoscope.
Bad Black est une amusante nouvelle représentation du cinéma made in Wakaliwood mais déjà on sent poindre un peu les limites du genre. Faut il que Isaac Nabwana s'enferme dans ce système de production foutraque jusqu'à la caricature et la lassitude, doit il voir plus grand quitte à perdre un peu de l'âme de son cinéma ? En tout cas l'arrivée de l'américain Alan Hofmanis, même si je ne connais pas la sincérité de ses intentions, semblent déjà sonner un peu le glas de toute la naïveté et des intentions de départ en faisant de Wakaliwood une formule. Je reste toutefois très curieux de découvrir le prochain premier film de cannibales made in Wakaliwood.
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Créée
le 26 avr. 2022
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