Rien Dans la Poche
Avant de découvrir Baghead je ne connaissais même pas le mot et le genre Mumblecore qui définit visiblement un type de cinéma indépendant américain avec très peu de moyens mettant en scène des...
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le 6 févr. 2024
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Avant de découvrir Baghead je ne connaissais même pas le mot et le genre Mumblecore qui définit visiblement un type de cinéma indépendant américain avec très peu de moyens mettant en scène des trentenaires bavards qui improvisent leurs dialogues le tout étant filmé un peu à l'arrache et sur le vif. Baghead réalisé par les frères Duplass et sorti en 2008 se présentait donc comme un Mumblecore horrifique jouant des codes du slasher, de quoi en tout cas susciter ma curiosité et m'infliger 85 minutes aussi vide qu'un sac en papier.
Baghead nous raconte l'histoire de quatre amis (deux filles, deux garçons) qui après avoir assisté à la projection d'un petit film indépendant décident de sortir de leurs rôles d’éternels figurants en réalisant leur propre film. Ils s'isolent dans une cabane en forêt afin d'écrire et imaginer un film d'horreur pouvant les rendre célèbres, mais la réalité semble les rattraper lorsque un mystérieux type la tête recouverte d'un sac rôde autour de la maison.
Tous les ingrédients du Mumblecore sont donc bels et bien présents, les quatre personnages palabrent sans cesse essentiellement autour de leurs histoires nombrilistes de sentiments et de libido, la mise en scène caméra à l'épaule qui fait le point en cours de tournage assure l'aspect captation sur le vif et la mise en abîme sur la création d'un film à petit budget donne la caution du film intelligent à l'ensemble. Personnellement je m'emmerde assez rapidement à regarder ces quatre trentenaires exposer leurs petits soucis tout en essayant de faire un film prétexte à se faire peur en se faisant quelques blagues. Heureusement que le bon casting permet de faire passé la pilule avec des personnages attachants parvenant à combler partiellement le vide de l'entreprise. Parmi eux on retrouve notamment Greta Gerwig future réalisatrice de Barbie qui campe ici une ravissante jeune blonde objet de toutes les convoitises de la part des deux personnages masculins du film. Quant à l'aspect horrifique du film il n'est finalement qu'un vague prétexte méritant à peine de venir ranger le film dans la catégorie du cinéma de genre. Au final pour la prétendue appartenance au slasher je ne retiendrais que l'aspect du tueur faisant clairement penser à Jason version Le Tueur du Vendredi avec son sac sur la tête … Pour le reste c'est clairement circulez y-a rien à voir
Peut-être plus agaçant encore que le nombrilisme auteurisant de l'ensemble, reste que le film essaye d'être plus malin que le spectateur avec une pseudo révélation finale que l'on voit pourtant venir à des kilomètres. Dès les dix premières minutes du film et au détour d'un dialogue, Baghead livre clefs en main toute la prétention et la suffisance de son entreprise de film bavard prenant les spectateurs pour des gogos. Le niveau zéro du frisson accompagne donc un film à peine amusant et tout juste touchant dans les relations entre certains personnages donnant tout de même à l'ensemble l'aspect d'un sac gonflé d'air et boursouflé de vide que l'on tente désespérément de faire exploser pour faire sursauter tout le monde en ricanant de son tour. Le seul véritable aspect horrifique reste de se coltiner durant presque 90 minutes quatre personnages qui chouinent sur leur carrières au point mort et leurs petites histoires sentimentales.
Ma première incursion dans le Mumblecore est loin d'être encourageante, Baghead reste un petit film indépendant à peine sauvé par la qualité de ses interprètes car pour le reste on s'emmerde franchement dans ce pseudo slasher dont le twist ending tout moisi est parfaitement identifiable dès les premiers instants du film.
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le 6 févr. 2024
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