Parce qu'il a été s'aventurer vers la mauvaise mine abandonnée quand il était petit, un père de famille voit sa toute mimi progéniture être poursuivie par le terrible Bagman, une créature ancestrale qui a pour hobby de kidnapper des enfants en les pliant en quatre dans son gros sac. Oui.
Hormis une entité plutôt vicieuse en termes de stratagèmes pour attirer ses jeunes victimes au fin fond de sa besace (la meilleure séquence du film est clairement celle qui met en scène son "appât"), "Bagman" est une espèce de film d'épouvante horriblement générique à toutes les entournures, utilisant avec le sérieux d'un cartable du premier de la classe à peu près tous les tropes vus dans le genre ces deux dernières décennies.
Faisant (évidemment) de sa créature la matérialisation des doutes d'un héros/père sur sa capacité à assumer ses responsabilités familiales, le film de Colm McCarthy fonce tête baissée dans tous les virages que l'on peut attendre d'une telle histoire et se contente de les relier avec des trous d'airs scénaristiques qui ne s'embarrassent même pas à la maintenir un minimum crédible.
Ainsi, avec une épouse qui, selon toute logique, devrait songer à louer la plus belle chambre capitonnée de la région face au comportement toujours plus irrationnel de son mari, une police enquêtant sur une possible tentative d'effraction comme s'il s'agissait d'un triple homicide, la pire psychologue de la planète ("tu crois à un monstre, mon enfant ? Ok je vais te montrer toutes les légendes possibles où elle peut s'incarner"), une attaque hilarante de belle-sœur où l'on ne peut être que du côté de l'assaillant, la réaction la plus impassible du monde face à la découverte d'un mannequin d'enfant en bois sorti de nulle part au milieu de son garage ou l'idée complètement saugrenue d'offrir une flûte à son enfant pour le rendre insupportable, "Bagman" a au moins le mérite de déclencher pas mal de sourires involontaires entre deux passages obligés de sursauts fatigués, la découverte de sa mythologie faiblarde (rien de plus qu'un monstre-kidnappeur séculaire avec un sac en somme) et l'attente d'un mini-twist que l'on aura venu venir à des kilomètres (en plus, tout est dit avec le mode opératoire de l'amateur de maroquinerie glauque).
Bref, un énième film d'épouvante cueillant dans tout ce qui a pu se faire avant lui pour les mettre dans un panier percé d'idées originales et n'ayant aucun semblant d'identité à proposer à l'image de sa créature qui pouvait étonnamment prétendre à plus au vu de ses apparitions.
L'affaire n'est définitivement pas dans le sac de ce "Bagman".