(L'ironie du titre n'est que de l'humour bien sûr. Je ne vous décourage pas de la voir).


En général quand la France notre beau pays de marinière et de baguettes sort un film d'animation (toute ironie est à souligner), en général tout le monde s'en fout.
Il faut dire que contrairement à nos voisins Américains, la France ne possède pas toute les ressources techniques nécessaires pour pouvoir faire un film qui égale Disney, Pixar ou Dreamworks. Et si Ballerina fait des efforts pour être présentable sur le plan visuel, il démontre malheureusement que les problèmes de la France en matière d'animation ne se limite malheureusement pas à la forme mais aussi dans le fond.


Ballerina étant en grande partie une accumulation de clichés datés que l'on pourrait même qualifier d'illégaux en 2016.
Entre l'héroïne Félicie qui est l'héroïne qui veut accomplir son rêve n°1278 et Victor qui est le side-kick plein de défauts mais amoureux de l'héroïne n°234. On a déjà connu ce modèle, ce n'est pas de l'imagination mais de la facilité.
Sans oublier les personnages secondaires qui sont des archétypes tellement poussés à l'extrême que ça en devient caricatural.


ça sent déjà le roussi au début du film dès qu'on voit la mère supérieur dirigeant l'orphelinat dire à Félicie qu'il ne faut pas croire en ses rêves, mais ça pue vraiment quand on en arrive à Madame LeHaut qui jette de l'eau sale juste pour donner plus de boulot à sa femme de ménage.


Et bordel une blondzilla ? Encore ce cliché ridicule ? (je suis cependant prêt à pardonner légèrement ce cas-là car ça se finit différemment de d'habitude).


C'est exactement le genre de film qui s'imagine rendre ses personnages intéressants en les confrontant à des méchants ridiculement cruels. Mais ça ne fait que rendre les personnages que plus creux et qu'est-ce que ça rend l'histoire prévisible bon sang !
Une femme à la jambe cassée qui travail à l'Opéra de Paris ? Evidemment que c'est une ancienne danseuse qui a eut un accident.
Un super danseur beau gosse (et blond...évidemment) qui drague notre héroïne ? Evidemment que c'est un connard détestable et vantard. La bonne excuse pour ne pas avoir à construire la romance entre Félicie et Victor, parce que oui, Victor est un moulin à paroles énervant et idiot mais il est tellement plus sympa que le danseur beau gosse...


Et avec tout ces personnages vus et revus, ça ne fait que rendre l'histoire que plus prévisible. Vous avez vu Cars ? Vous avez vu Karaté Kid ? Et bien vous avez vu Ballerina.


Félicie part à Paris pour devenir danseuse.
Elle intègre l'Opéra Garnier pour avoir des cours de danse (en mentant sur son identité, tiens je n'ai pas évoqué le cliché du "menteur dévoilé").
Elle apprend à être la meilleure grâce à une ancienne danseuse au passé sombre.
Elle parvient à battre sa rivale parce qu'elle fait la danse avec passion.
La méchante essaye de l'en empêcher de manière violente en trichant (c'est totalement inutile mais les gosses se seraient endormis si il n'y avait pas de climax pas vrai ?).


Les scénaristes essayent bien d'y apporter des différences dans le lot en pensant que ça suffirait, mais elles sont bien trop minimes et une histoire clichée reste une histoire clichée. Les enfants sont loin d'êtres des idiots et ils méritent mieux que ça.
Et ce qui aurait pu rendre le film plus intéressant mais qui n'est au final que sous-exploité c'est la musique.
Dès qu'on arrive à une scène de danse, le film nous envoie une chanson pop de la même veine que celle de Carly Ray Jepsen (d'ailleurs on en entend de ses chansons). Quand on sait que c'est Klaus Badelt qui a composée la bande-originale, on peut imaginer le potentiel gâché laissé par un Paris du XIXe siècle où il était possible d'en tirer une bande-son unique, d'autant que cette B-O et loin d'être mauvaise mais elle est rendue oubliable.


Et même si le film a un rendu visuel acceptable, l'animation des personnages manque de fluidité (c'est pas dommage pour un film sur la danse ?). Etant un film d'animation réalisé dans un pays peu expérimenté je pardonne ce point quand même. Mais un peu moins l'humour qui n'est pas très recherché.


Malgré ces faiblesses je ne déteste pas le film. Juste qu'il aurait pu faire bien plus d'effort et que le public mérite bien mieux que ça aujourd'hui. En 2016 nous avons eu Zootopie, Kubo, Vaiana, Le Garçon et la Bête, Kung-Fu Panda 3, Le Monde de Dory. Avec tout ça, Ballerina ne fait que clore cette année de manière bien modeste.
Je ne déconseille pas de la voir cependant, car il reste innocent et que voir un film d'animation réalisé en France est rare dès qu'il s'agit de film en images de synthèse. Si jamais il a du succès j'espère que ça poussera notre pays a faire plus d'effort dans ce domaine car Ballerina n'en ressortira que daté au fil du temps.

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le 28 nov. 2016

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Housecoat

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