Le songe d'une nuit rêvée
Time Bandits, où l'histoire d'une bande de nains, spécialistes de l'invention d'arbres pour la création divine, qui veulent s'improviser brigands temporels en "empruntant" à Dieu la carte temporelle. Ce bout de papier leur indique où sont ces étranges passages qui permettent de voyager entre les époques et les lieux, c'est donc tout en fuyant l'Être suprême qui veut récupérer sa carte que cette bande de joyeux lurons se précipite hardiment et presque au hasard dans les dédales de l'aventure.
Or pendant ce temps là, vers 9h environ, chez les cousins anglais des familles modernes de monsieur Hulot, Kevin va se coucher en rêvant de chevaliers. De son placard débarque alors ces mini faucheurs d'escarcelles aux voix de crécelles, l'entrainant dans cette folle épopée.
C'est l'occasion pour Terry Gilliam de placer ses amis (ayant des problèmes d'érection et se faisant dépouiller par un fantastique Robin des bois) ou ses acteurs fétiches (saccageant des villes en regardant des spectacles de marionnette ou alors se roulant dans la poussière avant de décapiter le Minotaure), le tout de manière un peu foutraque mais plein d'émerveillement et de bonne volonté à l'image d'un enfant !
Car Time Bandits c'est la thématique du rêve, de l'enfant encore pur et innocent qui ne peut pas comprendre/entrer dans la logique du monde adulte (lié intimement au Mal caricatural du film), c'est des effets spéciaux très cheap mais qui dans cette optique naïve passent à merveille : les tableaux qui nous sont offerts sont soignés, tournant en dérision avec gentillesse de nombreuses figures célèbres (Titanic, Napoléon, Agamemnon ...).
Le film pourrait alors tomber dans la facilité de la répétition mais en introduisant à bonne escient le Mal, le coté subversif des nains et en jouant sur la diversité des tableaux, on ne s'ennuit pas et on suit cette aventure avec plaisir.
À noter que la fin est particulièrement savoureuse, se départant de toute morale, faisant la part belle au rêve et nous permettant d'apercevoir une dernière fois Sean Connery, un retournement de situation bienvenu qui laisse le sourire aux lèvres.