Un horrible gâchis, tels sont les seuls mots qui me sont venus à l'esprit à la fin du visionnage, revisionnage de ce film.
Pourtant, un des plus gros budgets de l'histoire du cinéma allemand, allemand donc qu'on pourrait penser respectueux de l'histoire, car dans ce cas l'Allemagne n'était pas plus fautive que la France ou l'Angleterre et elle n'a rien à cacher de plus, seulement d'avoir perdu. On se retrouve en fait à un film sur la première guerre mondiale qui s'excuse du comportement de certains durant la seconde, ce qui est triste car cela cracherait presque sur l'histoire des deux.
Pourtant, un potentiel assez extraordinaire si l'on regarde les quelques petits détails, que l'on peut glaner sur la lecture du journal du Baron Rouge ou d'autres livres d'époque, qui dénotent des renseignements plus que suffisants pour arriver à faire un beau film, tant esthétique, ces machines sont tout de même splendides et les premières scènes de vol sont magnifiques, qu'historiquement exact.
Mais c'est là que le bat blesse, car même si les vingt premières minutes du film sont magnifiques, même si l'ambiance des pilotes de la première guerre mondiale semble retranscrite, voire même surjouée (L'obsession du Baron Rouge à propos du "fair-play", par exemple), l'intention du film, qui fait du Baron Rouge, rappelons le un fleuron de l'aristocratie allemande, qui n'a que faire du simple paysan, destiné à la cavalerie avant l'aviation et qui ne considère son avion que comme une plate forme de tir, à faire cesser ces hostilités, allant même jusqu'à prendre rendez vous avec le Kaiser. Dommage.
Dommage aussi cette histoire d'amour parachutée d'on ne sait où qui viens massacrer un film qui sentait déjà le boudin.
On ne parlera pas de Voss, campé par un Til Schweiger beaucoup trop vieux pour le rôle (Voss avait 20 ans en 1917 !) qui fait office de mentor spirituel du Baron au lieu de chef de l'escadrille d'à coté (et rival).
Ni de Fokker, qui avait 27 ans en 1917.
Et encore moins de Lanoe Hawker, qui n'a pas grand chose à faire dans un Se5a, ayant été abattu en 1916 dans un DH.2.
Ai-je mentionné cette stupide histoire de pseudo rivalité avec Brown, que Richthofen n'a de toute façon jamais connu et qui est une atteinte à la mémoire des deux hommes ? ô rage, ô désespoir.
Malgré l'esthétisme des premières scènes, voire même du film tout entier, en fait, malgré la musique tout à fait adaptée, les avions font des manœuvres dignes de la poussée vectoriel de Maccross, même s'ils étaient extrêmement agiles, ils n'auraient pas pu supporter une telle charge (Cf la poursuite Brown/Richthofen).
Un gâchis.
Dommage.