Soyons clair, l’insertion de ce film dans l’univers des jeux Arkham est on-ne peu plus bancale. J’ai personnellement appris en pause du visionnement que le film se situait supposément entre Origins et Asylum. En fait, je regardais Wikipédia pour vérifier le casting vocal et suis tombé sur cette information. Certes, cela fait longtemps que je n’ai pas joué à ces jeux, mais je n’ai remarqué aucun lien évident entre ceux-ci et ce film.
Où est Aaron Cash par exemple? C’est pourtant dans les jeux LE gardien d’Arkham avec un nom, une identité et une histoire. Où est Killer Croc d’ailleurs? Il aurait pu tant être du côté de la Suicide Squad que celui des détenus d’Arkham? Où est Quincy Sharp, le directeur de l’asile?
Plus important encore, quel est l’intérêt de sévèrement malmener l’hôpital et son personnel dans une histoire qui se passe quelques années avant Arkham Asylum où l’hôpital et son personnel sont sévèrement malmenés? Disons que les dommages matériels et les pertes humaines au sein du personnel nécessitent un processus de reconstruction qui va au-delà d’un mois. Le réalisateur Jay Oliva aurait dit que le film se passe deux ans avant le jeu.
En gros, le seul intérêt à placer ce film dans cette continuité est de pouvoir tuer des personnages qui n’apparaissent pas dans les jeux. Il semblerait d’ailleurs que certains décès ont été annulés par le récent jeu Suicide Squad. La meilleure chose est de considérer le film comme se passant dans sa propre continuité indépendante. Ce n’est pas un film Arkham, c’est un film Suicide Squad.
D’ailleurs, comme je le sous-entendais, le titre ne trompe pas sur la marchandise. L’asile d’Arkham est la cible d’un assaut. Le point de vue principal n’est cependant pas celui de Batman, mais bien celui de la Suicide Squad et plus spécifiquement celui de Deadshot. Les autres membres de l’équipe sont relativement secondaires à l’exception d’Harley qui décide pour un temps de faire de Lawton son nouveau Pudding.
En gros, Amanda Waller est à la recherche d’un MacGuffin pendant que Batman cherche une bombe sale placée par le Joker. Leurs chemins se croisent une première fois au tout début alors que Batman et les agents de l’ARGUS essaient d’appréhender Nigma. Waller envoie par la suite la Suicide Squad à Arkham pour récupérer ce MacGuffin qui est en fait à la même place que la bombe que Batman recherche. La relation tordue entre Harley et Mister J vient donc servir de liant supplémentaire entre ces deux quêtes.
Dit comme cela, l’histoire semble assez simple, le film part un peu dans tous les sens. On a donc des cachotteries et des trahisons pas toujours réglées. C’est le problème de faire intervenir autant de personnages dans un film d’une heure et quart. À force d’introduire des rebondissements et des personnages, on se retrouve avec une fin plutôt expédiée.
De toute manière, ce qui compte avec un assaut, ce n’est pas l’histoire, mais bien l’action et la tension. Le spectateur est plutôt bien servi à ce sujet. Il y a aussi du cul. C’est qui rend l’association avec la série de jeux Arkham encore plus bizarre ou bancale. De mémoire, personne ne fourre dans les jeux. Il y a les mouvements lascifs de Catwoman et c’est pas mal ça.
Le gore est davantage cohérent. Les jeux n’ont pas la légèreté de la série des années 60 ou des jeux Lego et comme je le disais plus haut, le point de vue principal n’est pas celui de Batman, mais bien de personnages qui tuent.
Le casting vocal anglais est plutôt solide. Kevin Conroy est là et je suppose qu’il a accepté puisqu’il avait peu de lignes de dialogues à enregistrer. Il fait quand même du bon travail. CCH Pounder est évidemment la Amanda Waller parfaite. Troy Baker et Hynden Walch sont plutôt convaincants en tant que remplaçants de Mark Hamill et Arleen Sorkin.