Le choix de Zach Snyder d'aborder cet affrontement sur le plan idéologique est une très bonne surprise (surtout après Man of steel où il avait cédé à la surenchère). Il y a bien quelques ratés (notamment Jesse Eisenberg dans une pâle imitation de Gene Hackman) et quelques facilités (le climax final), mais cela faisait longtemps qu'un film de super-héros n'avait pas été aussi ambitieux, que ce soit dans le fond ou dans la forme. Le thème de l'homme confronté à l'arrivée du divin donne lieu à des joutes verbales très réussies (merci Ben Affleck, excellent Bruce Wayne) et à une symbolique très forte, omniprésente jusque dans les dernières secondes. Faire s'affronter ces deux héros les place dans des situations de faiblesse inédites et permet de dépasser le manichéisme (avant que le dernier acte ne cède aux impératifs du genre), aucun des deux n'ayant le beau rôle. La mise en scène, excellente, les met parfaitement en valeur : Batman et Superman ont rarement été aussi bien filmés. L'introduction de l'univers DCcomics, bien que parfois maladroite, s'avère plus profonde que ce qu'a proposé, pour l'instant, la concurrence.